dimanche 21 juillet 2024

Bull Run, premier affrontement majeur de la guerre de Sécession



Le 21 juillet 1861 a lieu le premier affrontement majeur de la guerre de Sécession américaine (1861-1865) entre l'Union (Nord) et la Confédération (Sud). La bataille de Bull Run se déroule, près de la petite ville de Manassas (Virginie), à seulement 60 km au sud-ouest de Washington, la capitale fédérale. Côté Nordiste, les combats font près de 500 morts, 1 100 blessés et 1 300 disparus, et côté Sudiste ont déplore près de 400 morts, 1 600 blessés et une dizaine de disparus.

La guerre de Sécession a commencé le 12 avril 1861 par la bataille de Fort Sumter, près de Charleston (Caroline du Sud). Les deux camps prévoient une guerre de courte durée. Aucune bataille décisive n'ayant encore été livrée, il est prévu de démobiliser une partie des troupes fin juillet 1861. L'objectif des Nordistes est de gagner une bataille qui entraînerait la capitulation des États confédérés et leur retour dans l'Union. Les Sudistes espèrent un arrêt des combats leur permettant de gouverner, de fait, les Etats qu'ils contrôlent. D'autant que l'encerclement de la capitale, Washington, leur paraît possible.

Sous les ordres du brigadier général Irvin McDowell, les troupes Nordistes, fortes de 28 000 combattants bien que peu aguerries, sont persuadées d'obtenir une victoire facile en traversant la rivière Bull Run. En face, l'armée sudiste, composée de 32 000 hommes et commandée par les généraux Joseph E. Johnston et Pierre Gustave Toutant de Beauregard, n'est guère plus préparée et tout aussi optimiste
 
Malgré un début d'engagement qui leur est favorable, les Nordistes sont mis en déroute et se replient sur Washington, la capture de leurs canons changeant le cours de la bataille. S'attendant à une victoire facile, députés et sénateurs Nordistes sont venus pique-niquer aux abords du champ de bataille. Quand leur armée est acculée à la retraite et qu'ils veulent regagner la capitale, leurs calèches encombrent les routes menant à Washington. 
 
Mais, la bataille de Bull Run renforce la détermination du Nord, qui veut sa revanche, et celle du Sud, qui se sent désormais invincible. C'est à l'occasion de ce premier engagement majeur de la guerre de Sécession que les belligérants constatent la confusion engendrée sur le champ de bataille par leurs drapeaux respectifs.  

En effet, comme celui de l'Union, celui des Confédérés arbore également des étoiles sur fond bleu et des bandes horizontales de couleur rouge. Ce qui amène les Sudistes à adopter un nouveau drapeau de combat, arborant une croix bleue sur fond rouge, connu sous le nom de "Dixie Flag".
Herve CIRET
Source Wikipédia

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lundi 15 juillet 2024

Fête nationale du 14 juillet : la clé de la porte de la Bastille aux Etats-Unis

  

Ce 14 juillet 2024, la France célébrait sa fête nationale, jour de la prise de la Bastille en 1789, tandis que certaines villes américaines honoraient le "Bastille Day", symbole de la liberté retrouvée. Mais saviez-vous que la clé de ce célèbre édifice, démoli à la Révolution Française, est conservée précieusement, au domaine historique de George Washington à Mount Vernon (Virginie) ?

C'est huit mois après cet évènement que Gilbert du Motier, Marquis de La Fayette et héros de la guerre d'indépendance (1775-1783) en Amérique, se voit offrir la clé de la porte d'entrée du bâtiment. Il est alors chef de la Garde Nationale. Portant George Washington, premier président des Etats-Unis, en haute estime, La Fayette lui envoie la fameuse clé, en signe de son amitié, ainsiqu'un dessin de la Bastille réalisé par l'architecte en charge de sa démolition."C’est un hommage que je dois, en tant que fils à mon père adoptif, aide de camp à mon général, missionnaire de la liberté à son patriarche", écrit alors La Fayette que George Washington avait nommé général à 19 ans. 


"La Prise de la Bastille", par Jean-Pierre Houël (1789)

Los d'une réception présidentielle à New York, George Washington présente la clé de la Bastille à ses invités.  En fer forgé, elle mesure 17,5 centimètres de long et pèse plus de 500 grammes ! La découpe de la clé est en forme de fleur de lys royal. Après le transfert de la capitale des Etats-Unis à Philadelphie (Pennsylvanie), à la fin des années 1790, le président américain exposa la clé dans sa salle à manger officielle. En 1797, à la fin de son second mandat, George Washington a transféré le précieux objet dans son domaine personnel de Mount Vernon (Virginie). Elle y est demeurée depuis. A une exception près, lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution Française, où la clé de la Bastille, apportée par le président américain George W. Bush, a été exposée durant une semaine à l'Opéra Bastille à Paris, à proximité du site initial de l'édifice.

Herve CIRET

Lire l'article détaillé du Washington Post (en anglais)

jeudi 4 juillet 2024

Il y a 248 ans naissaient les Etats-Unis d'Amérique


Exemplaire de la 1ère édition de  la constitution (1781)
 
Le 4 juillet, tous les américains, partout dans le monde, célèbrent l'Independence Day. La fête nationale commémore le jour où, en 1776, les insurgés ont publiquement déclaré les 13 états de la Côte Est de l'Amérique du Nord, indépendants du royaume de Grande-Bretagne. Parmi les rédacteurs de la déclaration d'indépendance américaine, se trouvait Thomas Jefferson, qui a été, par la suite, ambassadeur en France. Cet évènement, qui s'est produit il y a 246 ans, est l’occasion de festivités et de cérémonies célébrant l'histoire du pays, son gouvernement et ses traditions. Feux d'artifice, parades, mais aussi barbecues, pique-niques, matchs de baseball, sont organisés pour célébrer ce jour férié pas comme les autres.
 

En plus de l'hymne national, "The Star-Spangled Banner", cette fête est l'occasion d'entonner des chants traditionnels : "America the Beautiful", "God Bless America" ou encore, "This Land Is Your Land", "Yankee Doodle", si on est du Nord des Etats-Unis et "Dixie" si on habite le Sud. Certaines paroles de ces chansons évoquent la guerre d'indépendance au 18e siècle ou la seconde guerre d'indépendance de 1812.
 

Chaque 4 juillet, au cimetière de Picpus à Paris, un représentant de l'Ambassade des Etats-Unis se recueille sur la tombe du Marquis de La Fayette. Une tradition remontant à l'entrée en guerre des USA, en 1917, à l'occasion de laquelle le Général Pershing, commandant en chef du Corps expéditionnaire américain, rendit hommage au héros français de la Guerre d’indépendance américaine. Depuis, un drapeau américain flotte sur la tombe du héros de Yorktown.

Herve CIRET

mercredi 3 juillet 2024

Un nouveau western au cinéma réalisé par Kevin Costner

 

Vingt-et-ans ans après "Open Range", son dernier projet cinématographique, l'acteur-réalisateur et producteur Kevin Costner revient à l'écran avec "Horizon : An American Saga". Le premier volet de ce western en deux parties a été diffusé aux Etats-Unis, le 28 juin 2024. Il est projeté en France, depuis le 3 juillet 2024. Sa seconde partie sera diffusée aux USA en août 2024. Le scénario de cette saga - qui se déroule durant la guerre de Sécession (1861-1865) - aborde le destin de plusieurs familles désirant coloniser des terres dans l'Ouest, occupées par des tribus amérindiennes désireuses de les conserver.

Ce nouveau western est un retour aux sources pour Kevin Costner qui avait fait ses débuts, en tant réalisateur, avec l'indianiste "Danse avec les loups" (1990), couronné par 7 Oscars. Après "Silverado" (1985), l'acteur est revenu régulièrement au genre western : "Wyatt Earp" (1994), "Open Range (2003) et la mini-série TV "Hatfields & McCoys" (2012). En 2022, les téléspectateurs français avaient pu découvrir Kevin Costner, dans la saison 1 de la série western "Yellowstone", diffusée sur TMC.

Herve CIRET

mardi 25 juin 2024

Belleau Wood : bataille fondatrice des Marines américains



Le 26 juin 1918 est une date de la Première guerre mondiale particulièrement honorée par le corps des Marines américains. Ce jour-là, dans le bois Belleau (Aisne), au Nord-Est de Paris, une unité composée du 23rd Infantry Regiment et de la 4th Marine Brigade met fin à près d'un mois de durs combats, suite à la contre-offensive allemande, dans la région de Château-Thierry. Les soldats du corps expéditionnaire américain font 800 prisonniers, s'emparent de 35 mitrailleuses et de leurs réserves de munitions et reprennent le village proche de Bouresches.  
 
 
"En raison de la brillante conduite de la 4e brigade des Marines de la 2e division d'infanterie des Etats-Unis, qui a enlevé de haute lutte Bouresches et le point d'appui du bois Belleau, défendu avec acharnement par un adversaire nombreux", déclare alors le général Degoutte, commandant la 6e armée française, "il est décidé que dans toutes les pièces officielles, le bois Belleau portera le nom de bois de la brigade des Marines."

Jusqu'à la Seconde guerre mondiale (1939-1945), la bataille du bois Belleau fut celle où le corps des Marines perdit le plus grand nombre d'hommes, depuis sa création en 1775, durant la guerre d'Indépendance américaine. C'est pourquoi, elle est considérée comme le premier engagement majeur, et donc fondateur, de cette unité d'élite. Le cimetière américain du bois Belleau abrite plus de  2 000 sépultures et sa chapelle accueille les noms d'un millier de soldats dont les corps n'ont jamais été retrouvés ou identifiés. 
 
 
En 1942, durant la guerre du Pacifique, en souvenir de cette bataille, un porte-avions américain prend le nom de "USS Belleau Wood" (photo ci-dessus). Passé sous pavillon français, en 1950, le navire conserve le nom de "Bois Belleau". Enfin, de 1978 à 2005, un porte-hélicoptères de la flotte américaine du Pacifique a porté ce nom, commémorant ainsi un moment crucial de l'histoire combattante des Etats-Unis.

vendredi 21 juin 2024

Donald Sutherland : 200 films tournés en 60 ans de carrière

 

Donald Sutherland dans "Forsaken" (2015)

L'acteur d'origine canadienne est décédé le 20 juin 2024 à Miami (Floride), à l'âge de 88 ans. C'est en 1967 que les spectateurs le découvrent dans le film de guerre "Les Douze Salopards" du réalisateur américain Robert Aldrich. Donald Sutherland y incarne l'un des douze criminels, condamnés à mort ou à de longues peines de prison, qui se voient proposer une opération commando, en Bretagne, contre les Allemands, durant la Seconde guerre mondiale. Auparavant, on aura pu apercevoir l'acteur, dans les séries TV cultes des années 1960, "Le Saint" et "Chapeau melon et bottes de cuir".

Donald Sutherland dans "Les 12 salopards" (1967)

Mais, c'est "M*A*S*H" (1970) de Robert Altman, une comédie se déroulant au sein d'un hôpital de campagne, durant la guerre de Corée (1950-1953), qui fait connaître Donald Sutherland, auprès du grand public français. Il y interprète un chirurgien d'un Mobile Army Surgical Hospital (MASH), allergique à l'autorité, qui enfreint le règlement et flirte avec le personnel infirmier féminin, tout en se révèlant compétent pour soigner les blessés. L'acteur se fait d'autant plus remarquer à l'écran qu'il mesure 1,93 mètre.

Donald Sutherland dans "M.A.S.H" (1970)

Parmi les autres films marquants de la carrière de Donald Sutherland, "Don't Look Now" (1973), au côté de Julie Christie, "Le Casanova" (1976) de Federico Fellini, "L'aigle s'est envolé" (1976) de John Sturges avec Michael Caine, "Des gens comme les autres" (1980), premier long métrage de l'acteur Robert RedfordDonald Sutherland tourne  également avec deux réalisateurs français de renom : Claude Chabrol, pour "Les Liens de sang" (1977) et Louis Malle, pour "Crackers" (1984).


Donald Sutherland et Julie Christie dans "Don't Look Now" (1973

En 1991, Donamd Sutherland est à l'affiche des films  "Backdraft" de Ron Howard, sur les pompiers de Chicago, au côté de Robert de Niro, et "JFK" d'Oliver Stone, aux côtés de Kevon Costner et Tommy Lee Jones, sur l'enquête au sujet de l'assasinat du Président Kennedy. En 2000, Donald Sutherland incarne un astronaute à la retraite reprenant du service, dans "Space Cow-Boys" de Clint Eastwood.

Donald Sutherland dans "Space Cow-Boys" (2000)
A 65 ans, l'acteur continue de tourner avec les plus grands réalisateurs : "Sur le chemin de la guerre" (2002) de John Frankenheimer, "Retour à Cold Mountain" (2003) d'Anthony Minghella. Sans oublier la trilogie "Hunger Games", dans laquelle il incarne le président d'un état fédéral futuriste d'Amérique du Nord. En 2007, Donald Sutherland joue son propre rôle dans le film "L'Âge des ténèbres" de Denys Arcand. A 76 ans, l'acteur est à l'affiche d'un péplum britannico-américain, "L'Aigle de la Neuvième Légion" (2011) de Kevin Macdonald.

Donald Sutherland dans "L'Aigle de la 9e légion" (2011)
A 80 ans, Donald Sutherland tourne son premier western "Forsaken : Retour à Fowler City" (2015) de Jon Cassar, au côté de son fils Kiefer. L'acteur incarne un révérend, père d'un ancien tireur d'élite de la guerre de Sécession qui revient à la maison après dix ans d'absence (bande-annonce ci-dessous). En 2023, on retrouve Donald Sutherland, en juge, dans la série western "Lawmen : Bass Reeves", diffusée sur la plateforme Paramount+. Celle-ci raconte les péripéties du premier US marshal afro-américain.


Dans son dernier long-métrage, "Miranda's Victim" (2023) de Michelle Danner, Donald Sutherland interprète un juge lors d'un procès qui a défrayé la chronique aux Etats-Unis, en 1963. Le film relate l'enlèvement et le viol de Patricia Weir, jeune américaine de 18 ans par un délinquant récidiviste, Ernesto Miranda. Un fait divers à l'origine de ce qu'on a appelé les "droits Miranda" (1966), qui consistent à avertir la personne en état d'arrestation de son droit à garder le silence et à bénéficier d'un avocat. Malgré ses 200 films, Donald Sutherland n’a reçu qu'un Oscar d'honneur en 2018. Lors de la cérémonie, il a déclaré : "J’aimerais pouvoir dire merci à tous les personnages que j’ai incarnés pour avoir utilisé leurs vies pour éclairer la mienne ».

Herve CIRET

jeudi 20 juin 2024

La carrière américaine d'Anouk Aimée

 


L'actrice française Anouk Aimée nous a quittés le 18 juin 2024 à l'âge de 92 ans, mais sa carrière américaine est peu connue du public. Pourtant, la comédienne a été dirigée par les plus grands réalisateurs d'outre-Atlantique : d'Anatole Litvak à Robert Altman, en passant par Robert Aldrich, Sidney Lumet et George Cukor. Et, elle a joué aux côtés des plus grandes stars d'Hollywood : de Deborah Kerr à Yul Brynner, en passant par Lauren Bacall, Stewart Granger, Jalia Roberts, Kim Bassinger, Tim Robbins, Linda Hunt ou Robert Foster.

Anouk Aimée avec Yul Brynner dans "The Journey" (1959)

En 1959, Anouk Aimée incarne une partisane hongroise dans "The Journey" (Le voyage) d'Anatole Litvak. En 1962, l'actrice française incarne la reine Bera, dans "Sodome et Gomorrhe", un péplum de Robert Aldrich. En 1966, aux Etats-Unis, la comédienne reçoit un Golden Globe et se voit nominée pour l'Oscar de la meilleure actrice à Hollywood, pour son rôle d'Anne Gauthier dans "Un Homme et Une femme" de Claude Lelouch. En revanche, en 1968, Anouk Aimée refuse le rôle - qui sera finalement tenu par l'actrice américaine Faye Dunaway - dans "L'Affaire Thomas Crown" de Norman Jewison, avec Steve McQueen. 

En 1969, Anouk Aimée tourne avec deux grands réalisateurs hollywoodiens, Sidney Lumet et George Cukor. Pour le premier, elle incarne une mannequin et l'épouse d'Omar Sharif dans "The Appointment" (Le Rendez-Vous), soupçonnée de prostitution. Pour le second, Anouk Aimée incarne la femme d'un riche banquier qui tombe amoureuse d'un anglais, dans les années 1930, en Egypte. Il faut attendre 1994, pour revoir l'actrice dans une superproduction signée Robert Altman, "Ready to Wear" (Prêt-à-porter), qui se déroule durant la semaine de la mode à Paris, aux cotés de stars hollywoodiennes. 

Anouk Aimée avec Omar Sharif dans "The Appointment" (1969)

Entre 1990 et 2014, Anouk Aimée  interprète au théâtre "Love Letters", une pièce d'un auteur américain, Albert Ramsdell Gurney, aux cotés de Jean-Louis Trintignant, Alain Delon, Gérard Depardieu, Philippe Noiret, Brunon Cremer et Jacques Weber. L'actrice française eut également une brève relation avec l'acteur américain Warren Beatty. Concernant les relations de couple, elle affirmait :"Il faut être féminine et ne pas avoir de rapports de force avec l'autre. J'ai eu la chance d'être une femme libre, mais je ne jouais pas les matamores." 

Herve CIRET

mercredi 19 juin 2024

Au large de Cherbourg, un combat naval de la guerre de Sécession


En 1864, l'année même où cette bataille navale a eu lieu, le peintre Edouard Manet l'immortalise dans un tableau (ci-contre). Le 19 juin 1864, au large de Cherbourg (Manche), dans le cadre de la guerre de Sécession américaine (1861-1865), un navire sudiste (CSS Alabama) et un bâtiment nordiste (USS Kearsarge) s'affrontent.

Construite deux ans plus tôt, dans un chantier de Liverpool (Angleterre) et armée de huit canons, la corvette à vapeur sudiste est particulièrement redoutée des navires nordistes. Constituée d'un équipage anglais, mais commandée par des officiers confédérés, elle a à son actif l'arraisonnement de 447 navires marchands, l'incendie de 520 autres et le naufrage d'une canonnière (Hatteras) de l'US Navy nordiste, au large des côtes américaines du Texas.

C'est alors qu'il sort du port de Cherbourg, où il a fait le plein de charbon, que le CSS Alabama est pris en chasse par l'USS Kearsarge, dépêché par le gouvernement nordiste, depuis les Pays-Bas où il faisait escale. Attiré par ce duel annoncé par voie de presse, un public nombreux - parmi lequel le peintre Manet - s'est massé sur les hauteurs de la ville normande ou a loué des barques de pêcheurs, pour être au plus près de ce combat naval exceptionnel.
 

CSS Alabama

Le navire sudiste est le premier à ouvrir le feu. La canonnade dure plus d'une heure, au cours de laquelle plus de 500 coups de canons sont échangés. Mais, le bâtiment nordiste est plus précis dans ses tirs et parvient à couler la corvette à vapeur sudiste, après plusieurs tirs atteignant sa coque, au niveau de sa ligne de flottaison. Le combat fait 29 victimes à bord du navire sudiste et une seule côté nordiste. Trois d'entre elles sont enterrées dans le cimetière de Cherbourg.  
 
USS Kearsarge
120 ans après cette bataille navale, la Marine nationale française retrouve l'épave du CSS Alabama, à dix kilomètres à peine de l'entrée de la rade de Cherbourg. 300 objets, dont la cloche du navire, sont remontés à la surface. Trouvés sous l'un des canons, des fragments de mâchoire sont inhumés au cimetière de Mobile (Alabama). Bien que se trouvant dans les eaux territoriales françaises, le gouvernement américain a revendiqué la propriété de l'épave. Parce que l'Alabama s'est rendu à son adversaire en amenant son pavillon, dans une zone, à l'époque, hors des eaux territoriales françaises. C'est pourquoi, l'épave fait partie des lieux officiels américains de mémoire de la guerre de Sécession.
 
Herve CIRET
 
Le récit de la bataille navale en vidéo (anglais)
 

mardi 18 juin 2024

Juneteenth, jour férié aux Etats-Unis

 

Le 19 juin 2024, les Américains vont profiter d’un jour férié fédéral instauré en 2022 par le Président Joe Biden. Onzième jour de ce type et désormais appelé "Juneteenth" (19e jour de juin), il était déjà célébré par 41 Etats américains. Notamment, au Texas, depuis 1979, afin de commémorer l’émancipation des derniers esclaves de cet Etat. En effet, c’est le 19 juin 1865 que l’armée Nordiste, victorieuse de la guerre de Sécession, annonçait aux derniers esclaves de la ville texane de Galveston qu’ils étaient libres.
 


Jusqu’ici la Maison Blanche a longtemps hésité à ajouter cette fête au calendrier national, même si de nombreux Etats la célébraient déjà, sous le nom de "Emancipation" ou "Freedom" Day. Depuis la création du "Martin Luther King Jr Day", en 1983, le calendrier américain des jours fériés fédéraux n’avait connu aucun changement. En 2022, le "Juneteenth" tombant un dimanche, il avait été célébré le lundi 20 juin.

Herve CIRET

lundi 17 juin 2024

La guerre de Sécession américaine s'invite à Vichy

 

photo @Herve CIRET

Comme elle le fait chaque année depuis 2008, Vichy (Allier) célèbre l'empereur Napoléon III, qui a fait de cette ville une capitale thermale. L'occasion, du 15 au 16 juin 2024, de déambuler au milieu de 300 figurants habillés en costume du Second empire (1852-1870). Parmi eux, des officiers supérieurs confédérés américains. En effet, à deux reprises en  1862, à Vichy, en pleine guerre de Sécession (1861-1865) - qui oppose états sudistes et nordistes - Napoléon III reçoit une délégation diplomatique confédérée. Bien que la France soit officiellement neutre dans ce conflit, l'empereur français reçoit John Slidell, sénateur de Louisiane et diplomate des états du Sud. Celui-ci cherche à obtenir une reconnaissance de la France comme nation distincte de l'Union nordiste. La démarche s'est faite à la demande des autorités britanniques, qui pensent que c'est le seul moyen de mettre fin à cette guerre civile entre Américains. D'autant plus que celle-ci a un impact sur les exportations de coton vers l'Europe.

Le sénateur de Louisiane John Slidell

La proposition de Napoléon III pour que la France, la Grande-Bretagne et la Russie interviennent comme médiateurs est finalement rejetée. En effet, au même moment les troupes de Napoléon III - aidées des Britanniques et des Russes - ont envahi le Mexique pour y installer un régime favorable aux intérêts français. Les états nordistes ne sont pas favorables à cette médiation, car l'intervention française est considérée par les Américains comme une manoeuvre, afin de s'emparer des terres du golfe du Mexique riches en coton. Finalement, Napoléon ne donne pas suite aux deux visites à Vichy du représentant des états sudistes américains. L'empereur considère que le soutien de la France au gouvernement confédéré envenimerait le conflit et pourrait inciter les états nordistes à se retourner contre la France.

Herve CIRET