Avant d'être un sublissime scénariste, c'était un excellent professeur de journalisme. Il aura donné envie d'écrire à tous les apprentis "scribouillards" que nous étions, dans les années 1970. En effet, avec le billettiste du quotidien "Le Monde", Robert Escarpit, il avait fondé, en 1967, le premier Institut Universitaire de Technologie (IUT) de journalisme à Bordeaux (devenu IJBA). Ce passionné d'Amérique nous a quittés - trop tôt dirons-nous - ce 3 octobre 2024, à 86 ans.
Pierre Christin et Jean-Claude Mézières aux Etats-Unis
En
1965, Pierre Christin s'envole pour Salt Lake City (Utah), aux États-Unis, pour y enseigner la
littérature française. Il y retrouve
son ami d'enfance, le futur dessinateur Jean-Claude Mézières, qui fait le cow-boy au Dugout Ranch. Pendant que l'un emmène de charmantes jeunes filles à bord de vieilles guimbardes aux couleurs d'ice-cream, l'autre plante des piquets pour contenir des milliers de têtes de bétail. Pierre Christin commente même l'élection présidentielle française, entre De Gaulle et Mitterrand, en 1965, pour la télévision locale de Salt Lake City.
Pierre Christin en vadrouille au volant d'une "belle américaine"
Les deux compères ont l'idée de publier un livre pour enfants, "Olivier chez les cow-boys", dont Jean-Claude Mézières réalise les photos, Jean Giraud dessine les illustrations et Pierre Christin - papa du fameux Olivier - rédige les textes. Pour ce dernier, l'Amérique des années 1960, c'est la découverte du racisme anti-noir et l'élargissement de sa passion pour la musique jazz. Quand l'hiver arrive et que le travail se raréfie, le cow-boy Mézières débarque chez le prof Christin. Grâce aux connaissances en prises de vues du premier, les deux amis tournent un documentaire sur la ségrégation dont les afro-Américains sont victimes à Salt Lake City.
Alors que le dessinateur Jean-Claude Mézières reviendra régulièrement dans l'Ouest américain, le scénariste Pierre Christin s'envolera pour les pays communistes, histoire de voir l'autre côté du miroir mondial. Il en sortira, plus tard, l'ouvrage "Est-Ouest" (Dupuis). New-York restera tout de même son lieu de prédilection aux Etats-Unis.
De ses souvenirs de jeunesse d'outre-Atlantique, Pierre Christin en fera un livre-témoignage, "Adieu, rêve américain" (Dargaud), en 2002, avec la complicité illustrée de son ami Jean-Claude Mézières. Pour ma part, j'ai dégoté l'ouvrage, il y a seulement quelques années, chez un bouquiniste parisien. Je me disais, qu'un jour, il faudrait le faire dédicacer par mon bien aimé prof de journalisme. Hélas, j'ai trop attendu et la page de garde restera vide à jamais de sa signature.
Le 28
septembre 1781, durant la guerre d'Indépendance américaine, colons insurgés et leurs alliés français commencent à assiéger la ville de Yorktown (Virginie), aux mains des Britanniques. Elle tombe, le 19 octobre 1781, après 21 jours de combat et augure de la prochaine défaite de la Grande-Bretagne en Amérique du Nord.
Contrairement à ce qui avait été initialement prévu avec le général américain George Washington, ce n'est pas à New-York, occupée par 10 000 hommes sous les ordres du plus haut gradé des commandants britanniques, mais à Yorktown que l'affrontement a lieu. C'est
le comte français de Rochambeau, à la tête des troupes françaises, qui
prend cette décision, sans en parler au général américain, suite à une information communiquée par le général français La Fayette. Celle-ci indique que Lord
Cornwallis
a pris position dans la cité virginienne, avec 7 500 hommes, soit le quart des forces britanniques.
Mais, exposés à
la malaria et perpétuellement harcelés par les insurgés, les soldats anglais sont affaiblis. Face à eux près de 9 000 américains commandés par George Washington et près de 11 000 français, avec à leur tête La Fayette, le marquis
de la Rouërie et le comte de Rochambeau.Trois semaines auparavant, lors de la bataille navale de Chesapeake, la
flotte française a verrouillé l'accès au port de Yorktown, empêchant
tout ravitaillement des Britanniques par la mer. Prétendant être malade, Lord
Cornwallis se rend, mais envoie l'un de ses subordonnés
remettre son épée aux vainqueurs. Sa défaite provoque
le renvoi du Premier ministre anglais, Lord
North, issu du parti Tory, et son remplacement par Charles Watson-Wentworth, du parti Whig, favorable à la paix. La défaite
britannique de Yorktown a pour conséquence la création du Canada anglais, 40 000 loyalistes britanniques se réfugiant au Québec
et en Nouvelle-Écosse, où vivent 90 000 francophones.
Le 23 septembre 1779, en pleine guerre d’indépendance
des Etats-Unis, Flamborough Head, la plus célèbre bataille navale de ce conflit, se déroule en Mer du Nord, au large des côtes anglaises. Commandant une escadre
armée grâce à la France et renforcée par deux navires corsaires, le héros américain John Paul Jones intercepte un convoi de navires
britanniques et s’empare de son principal navire d’escorte, le "HMS Sérapis".
Au
cours du combat, John Paul Jones répond au
capitaine britannique du "HMS Sérapis", qui lui demande de se rendre :"Je n’ai pas encore commencé à me battre." Pourtant, "LeBonhomme Richard ",
le navire du commandant américain, est sérieusement endommagé, au cours de l'affrontement.
Ce qui n'empêche pas John Paul Jones d'échapper aux navires de guerre britanniques, lancés à ses trousses, en emportant son butin, pris sur les navires marchands anglais. En dépit de la
faiblesse des forces engagées - une dizaine de navires - cette bataille navale reste mémorable. Même, si elle fait toujours débat chez les historiens.
D'origine écossaise, John Paul Jones est mort à Paris, en 1792, après avoir connu une vie aventureuse. Nommé contre-amiral
de la flotte impériale de Catherine II de Russie, il combat les
Turcs en Mer Noire, avant d'être nommé consul des Etats-Unis en Algérie. Si ses exploits n'ont pas toujours été bien acceptés par l'élite politique
américaine, son action dans les eaux britanniques, pendant la guerre d'indépendance américaine, lui a valu une réputation qui, aujourd'hui encore, dépasse les frontières des Etats-Unis.
Le
20 septembre 1565, à Fort Caroline (aujourd'hui Jacksonville), dans l'actuel état de Floride,
aux Etats-Unis, 200 colons protestants français sont massacrés par
l'armée espagnole. Les seuls survivants sont les 50 femmes et
enfants faits prisonniers. Tous les autres sont exécutés sur les
berges d'une rivière qui, depuis, porte le nom espagnol de
Matanzas (Massacre). La
petite colonie française de Fort Caroline (en référence au roi Charles
IX) a été fondée, trois ans auparavant, sur le fleuve Saint-Johns, à
l'emplacement de l'actuelle Jacksonville (Floride), par René de Goulaine de Laudonnière, suite à une expédition mandatée par l'amiral protestant Gaspard II de Coligny.
Les Indiens Timucuas, implantés dans la région, aident les Français à
construire un fort en bois, de forme triangulaire. Mais, leurs rapports
avec les colons se dégradent. Ces derniers s'apprêtent à abandonner la place fortifiée, lorsqu'en août 1565 des renforts
arrivent de France. Mais, les colons français se sont installés sur un
territoire revendiqué par le roi d'Espagne, Philippe II. Celui-ci
ordonne d'en chasser les intrus.
Le
20 septembre 1565, l'amiral espagnol Pedro Menéndez de Avilés,
futur gouverneur de Floride, attaque par voie terrestre, Fort
Caroline, qui n'est plus défendu que par 250 colons français. Il en
fait exécuter 200, non en raison de leur nationalité
française, mais parce qu'ils sont protestants. Donc, hérétiques
pour l'Espagne, propriétaire de la Floride. Cette tragédie met fin
à la présence française dans cette partie des futurs Etats-Unis. Administré
par le service des parcs nationaux américains, en association avec
le Timucuan Ecological and Historic Preserve, un mémorial
national conserve le souvenir du lieu, depuis les années 1950.
On y a reconstitué le Fort Caroline, à échelle réduite, et
un musée permet de faire revivre cette époque, où la France était
fortement présente en Amérique.
Herve CIRET
A lire dans le magazine "American Legend" (mars et juin 2017) le dossier "Les Français qui ont fait l'Amérique".
C'est le 5 septembre 1877 que
le chef Sioux Lakota Oglala,Crazy Horse (Tašúŋke Witkó), meurt, dans des circonstances troubles, des mains d'un ancien compagnon de combat, Litlle Big Man, dans la réserve de Fort Robinson (Nebraska). L'année précédente,
le chef Sitting Bull a incité l'ensemble desleaders Lakotas à reprendre la lutte
contre les colons américains. La découverte de gisements d'or, dans le territoire sacré des Black Hills, en 1874, incite l'armée américaine à investir la région et ainsi violer le traité de Fort Laramie, signé en 1868.
Suite à sa reddition le 6 mai
1877, Crazy Horse est conduit, avec sa tribu, dans la
réserve de Fort Robinson, dans les territoires du Nebraska. C'est alors
que le chef Sioux est convié à une entrevue avec le général Crook,
commandant les troupes de l'armée américaine, dans la région. Voyant
les barreaux de la pièce où on le fait entrer,
Crazy Horse se débat, sort un couteau, et se fait poignarder par l'un de ses anciens lieutenants. Il meurt, le soir même, des suites de ses blessures.
Né vers 1840, Crazy Horse fut, avec Sitting Bull, l'un des grands chefs ayant combattu l'armée américaine, durant les guerres indiennes. Son nom de Cheval fou provient de son nom Sioux Lakota, Tašúŋke Witkó, qui, plus précisément, veut dire : ses chevaux ont le feu sacré.
Connue sous le nom de
bataille des caps de Virginie, c'est un épisode naval décisif de la guerre
d'indépendance américaine, qui s'est déroulé, il y a 242 ans, le 5 septembre 1781, dans
la baie de Chesapeake, le plus grand estuaire des Etats-Unis. Le vice-amiral britannique, Thomas Graves, tentait de secourirles
troupes du général Charles Cornwallis, bloquées à Yorktown (Viriginie),
au fond de la baie de Chesapeake, suite au blocus maritime instauré par
les insurgés, avec l'appui de navires français.
Lieutenant-général
des armées navales françaises, l'amiral François Joseph Paul de Grasse,
grâce à des tirs précis et un sens particulier de l'esquive, endommage six vaisseaux anglais. Ce qui oblige le vice-amiral britannique, à cesser le combat. La
victoire française empêche la Royal Navy de secourir
les troupes britanniques. Ce qui entraîne la chute de la ville de Yorktown. Elle évite
également toute attaque des renforts et des convois de provisions, destinés aux insurgés américains, acheminés depuis Newport (Rhode Island) et les Antilles françaises. Entre le 18e et le 19e siècle, la bataille navale de Chesapeake est l'une des rares défaites navales de
la Royal Navy britannique. Elle permait également à la France de récupérer certaines
de ses colonies perdues, en 1763, dont Sainte-Lucie et Tobago, aux Antilles.
Le 3 septembre 1783, au château de Versailles (Yvelines) est signé le traité de paix entre la France et l'Angleterre, mettant fin à la guerre d'Indépendance des Etats-Unis. Après 8 ans de conflit, les Britanniques cèdent aux Américains la totalité des terres au Sud du Canada et rendent à la France Saint-Pierre-et-Miquelon, les comptoirs du Sénégal et des Indes, ainsi que les îles Tobago et Sainte-Lucie.
Impliquant également l'Espagne et la Hollande,la guerre d'Indépendance américaine a eu une dimension mondiale. Puisqu'elle s’est étendue sur mer - des côtes américaines à la Méditerranée, en passant par l’Inde - et
qu'elle a été à l'origine d'importantes pertes humaines, provoquées par la
violence et l’ampleur des batailles, les plus grandes du 18e siècle.
C'est pourquoi, le 3 septembre 178, à Versailles, est également signé le traité anglo-espagnol, pendant du traité de Paris, signé le même jour par la Grande-Bretagne avec les
représentants des "insurgents" américains, vivant dans les 13 anciennes colonies britanniques. Publié le 25 novembre 1783, le
traité de Versailles est complété le 20 mai 1784, par un traité entre Anglais et Hollandais.
Ayant vaincu la flotte britannique, pourtant deux fois plus importante, la marine française a vengé l'affront subi,
lors de la guerre de sept ans.Elle retrouve ainsi son rôle d'arbitre du continent européen, en redevenant la première puissance mondiale.
En 2016, dans le cadre de la commémoration des 240 ans de la
déclaration d'indépendance américaine, le château de Versailles avait consacré
une intéressante exposition à cet évènement. Celle-ci avait permis
de revivre le processus de décision ayant amené les français à prendre fait
et cause pour les insurgés américains. En tête desquels, Benjamin
Franklin, qui fut leur principal interlocuteur en France, auprès des
conseillers du roi Louis XVI.
L'acteur Alain Delon s'est éteint dans sa propriété de Douchy (Loiret), le dimanche 18 août 2024, à l'âge de 88 ans. Si tout le monde connaît sa carrière française, peu connaissent ses films américains. Dès ses débuts, en 1957, le célèbre producteur américain, David O. Selznick (Autant en emporte le vent) lui propose un contrat de sept ans à Hollywood, à la condition qu'il apprenne l'anglais. Ce que fait Alain Delon. Mais, alors qu'il tourne "Quand la femme s'en mêle" avec Yves Allégret, le réalisateur le dissuade de partir tourner aux Etats-Unis.
Alain Delon et Jack Palance dans "Les tueurs de San Francisco" (1965)
Ce n'est que partie remise. Car, en 1964, au lendemain de sa rupture avec l'actrice Romy Schneider, Alain Delon a épousé Francine Canovas, alias Nathalie Delon. Et c'est à Los Angeles (Californie), en septembre de la même année, que naît leur fils Anthony, le comédien ayant signé un contrat de
longue durée, dans l'espoir de faire carrière aux Etats-Unis. D'ailleurs, il vient de s'y voir décerner le "Golden Globes" de la révélation masculine de l'année, pour le film "Le
Guépard". En 1965, Delon est face à Van Heflin et Jack Palance, dans "Les Tueurs de San Francisco" (Once a Thief) de
Ralph Nelson. Il y incarne Eddie Pedak, un ancien détenu qui veut rompre avec son passé de taulard, mais est poursuivi par la haine d'un inspecteur de police qu'il a blessé et qui veut se venger.
Alain Delon et Dean Martin dans "Texas, nous voilà" (1966)
En 1966, Alain Delon donne la réplique à Dean Martin, dans le western parodique "Texas, nous voilà" de Michael Gordon. Interprétant un noble espagnol obligé de s'enfuir de la Louisiane, alors hispanique, de peur d'être accusé de meurtre, l'acteur français joue le faire-valoir de Dean Martin, alors au fait de sa célébrité. Celui-ci le recrute pour l'accompagner en territoire indien pour y vendre des armes. Mais, comme d'autres comédiens français d'Hollywood avant lui, Delon incarne le français un peu bêta dont se moquent les spectateurs Américains.
Alain Delon et Anthony Quinn dans "Les Centurions" (1966)
En 1966, on retrouve Delon dans le film de guerre "Les Centurions" du réalisateur américain Mark Robson, adapté du roman "Les Mercenaires" de Jean Lartéguy. L'acteur est aux côtés des stars hollywoodiennes, Anthony Quinn et George Segal, mais donne aussi la réplique aux actrices françaises Michèle Morgan et Claudia Cardinale. C'est le seul film de fiction américain à aborder l'engagement français dans les guerres d'Indochine et d'Algérie. Delon y incarne le bras droit d'un lieutenant-colonel parachutiste commandant un régiment chargé de traquer l'un de ses anciens officiers lors de la bataille perdue de Dien Bien Phu (Indochine), passé dans les rangs du Front de libération nationale algérien.
Charles Bronson, Alain Delon, Ursula Andress et Toshiro Mifune dans "Soleil Rouge" (1971)
En 1971, Alain Delon incarne le pistolero Gotch, dans le western "Soleil Rouge" de Terence Young, aux côtés des stars hollywoodiennes Charles Bronson et Ursula Andress. Il interprète un hors-la-loi de l'Arizona qui dévalise un train avec sa bande et vole un sabre de samouraï offert au président des Etats-Unis par l'Empereur du Japon. Entre 1973 et 1979, Alain Delon tente de
nouvelles incursions dans le cinéma américain, en tenant l'un des
rôles principaux du thriller "Scorpio",
au côté de Burt Lancaster, et
du film catastrophe "Airport 80 Concorde", au côté de Robert Wagner, où il interprète le copilote de l'avion supersonique Concorde.
Alain Delon dans "Zorro" (1975)
En 1975, Delon
accepte le rôle principal de Zorro, le célèbre renard masqué, dans le 43e film sur ce personnage au cinéma depuis les années 1920, réalisé par Duccio Tessari. Si le long-métrage est italien, la renommée du personnage, immortalisé à la télévision américaine par Guy Williams, est hispano-américaine. D'où sa citation ici, au titre de la carrière américaine d'Alain Delon.
Mireille Darc et Alain Delon dans la pièce de théâtre "Sur la route de Madison" (2007)
Même remarque pour la pièce de théâtre "Sur la route de Madison", adaptée du film de Clint Eastwood, dans laquelle Alain Delon et Mireille Darc se retrouvent, en 2007, pour y reprendre les rôles tenus par l'acteur-réalisateur et Meryl Streep. En 2008, c'est avec l'actrice Anouk Aimée qu'Alain Delon entame au théâtre la lecture des "Love Letters" du dramaturge et romancier américain Albert Ramsdell Gurney.
Alain Delon a aussi interprété des duos avec des chanteuses américaines. C'est le cas, en 1983, pour la chanson "Thought I'd
ring you" avec Shirley Bassey, où l'acteur lui répond en parlant, en français. En revanche, en 1985, pour la chanson "I Don't Know", en duo avec Phyllis Nelson, pour le générique de fin du film "Parole de
flic" de José Pinheiro, Alain Delon chante en anglais.
Le
21juillet1861
a
lieu le premier affrontement majeur de la guerre de Sécession
américaine (1861-1865) entre l'Union (Nord) et la Confédération (Sud). La
bataille de Bull Run
se déroule,
près de la petite ville de Manassas(Virginie),
à seulement
60
km au sud-ouest de Washington, la
capitale fédérale.
Côté
Nordiste, les combatsfont près de 500
morts, 1 100
blessés et 1 300
disparus,
et côté Sudiste ont déplore près de 400
morts, 1 600
blessés et une dizaine de disparus.
La
guerre de Sécession a
commencé
le 12 avril 1861 par la bataille de Fort Sumter, près de
Charleston (Caroline
du Sud).
Les deux camps prévoient
une guerre de courte durée. Aucune
bataille décisive
n'ayantencore
été
livrée, il
est prévu de démobiliser
une partie des troupes
fin juillet 1861. L'objectif
des
Nordistes est de gagner une
bataille qui entraînerait la capitulation des États confédérés
et leur retour dans l'Union.
Les Sudistes espèrent un arrêt des combats
leur permettant
de gouverner, de
fait, les
Etats
qu'ils contrôlent. D'autant que
l'encerclement de la capitale, Washington,
leur
paraît
possible.
Sous
les ordres du brigadier général Irvin
McDowell,
les
troupes
Nordistes,
fortes de 28 000 combattants bien
que peu aguerries, sont
persuadées d'obtenir une victoire facile en
traversant
la rivière Bull
Run. En
face,
l'armée sudiste, composée
de 32 000 hommes et commandée par les
généraux Joseph
E. Johnston
et Pierre
Gustave Toutant de Beauregard, n'est
guère
plus préparée
et tout aussi optimiste.
Malgré
un début d'engagement qui leur est favorable, les Nordistes sont mis
en déroute et se replient sur Washington, la capture de leurs canons
changeant le cours de la bataille.
S'attendant à une victoire facile, députés
et sénateurs Nordistes sont venus pique-niquer aux
abords du champ de bataille. Quand leur
armée
est
acculée à la retraite et
qu'ils veulent regagner la capitale,
leurs
calèches
encombrent
les
routes menant à Washington.
Mais,
la
bataille
de Bull Run renforce
la détermination du Nord, qui
veut sa revanche, et celle du
Sud, qui
se sent désormais
invincible. C'est
à l'occasion de ce premier engagement majeur de la guerre de Sécession que les belligérants constatent la
confusion engendrée sur le champ de bataille par
leurs drapeaux respectifs.
En
effet, comme celui de l'Union, celui des Confédérés arbore
également des étoiles sur fond bleu et des bandes horizontales de couleur rouge. Ce
qui
amène les Sudistes
à
adopter un nouveau
drapeau
de combat, arborant une croix bleue sur fond rouge, connu sous le nom de "Dixie Flag".