Après avoir choisi comme affiche de sa troisième édition le tableau "Le dernier des bisons" (1888) du peintre naturaliste américain Albert Bierstadt, le festival "Etonnants Voyageurs" du livre et du film de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) reproduit un autre tableau (ci-contre) du même artiste, "Un orage dans les Montagnes Rocheuses - Mont Rosalie" (1866), pour l'affiche de sa 28e édition.
Comme les artistes de l'école de l’Hudson
River à laquelle il appartenait, Bierstadt voyait les paysages de l'Ouest sauvage, tel un paradis perdu, comme le lieu d'une relation privilégiée avec Dieu. Pour tout voyageur, c'est une manière de transcender les paysages grandioses qu'il traverse, à la recherche de sa propre identité et de sa propre philosophie de vie.
Neuf auteurs américains et deux réalisateurs français sont présents à "Etonnants Voyageurs" pour nous aider à mieux comprendre l'Amérique. Ainsi, Matthew Neil Null, qui avec son premier roman, "Le miel du lion" (Albin Michel), nous replonge dans l'ambiance d'une ville de bûcherons en révolte, en Virginie occidentale, au début du 19e siècle. L'occasion pour l'écrivain - déjà auteur de plusieurs recueils de nouvelles - de nous décrire, dans un roman noir aux allures de tragédie sociale, les peurs et les rêves d'émigrants venus d'Europe, dans l'espoir de trouver une vie meilleure aux Etats-Unis.
Historienne
et passionnée de voyages, S.E. Grove a sillonné l’Amérique latine et les États-Unis. L’Histoire est sa manière à elle de voyager. Sa
première trilogie, "Les cartographes" (Nathan), raconte les péripéties d'une descendante d’une lignée de cartographes célèbres, dans un monde où le temps et les continents se téléscopent : les Etats-Unis sont au 19e siècle, le
Groenland à la Préhistoire et l’Afrique du Nord est
revenue au temps des Pharaons. Une carte de verre et un mystérieux message vont lui permettre de tout remettre en ordre. Auteure pour la jeunesse S.E. Grove réside dans la région de
Boston.
On reste dans la géographie, avec l'écrivain
et journaliste scientifique américain, Robert Whitaker et "La Femme du cartographe" (Payot). Son premier livre traduit en français raconte l’épopée,
au 18e
siècle, d'une riche péruvienne, qui n'hésite pas à parcourir 4 800 kilomètres, à travers la Cordillère des Andes et la jungle amazonienne, pour rejoindre son mari, membre de la première mission scientifique française en Amérique latine. Après avoir vu périr tous ceux qui l’accompagnaient, elle erre
huit jours dans la jungle, avant de finir ses jours, en France, aux côtés de son époux, dans sa région d'origine.
Originaire de Philadelphie, James Morrow, avec son roman "L’Arche de Darwin" (Au Diable Vauvert), narre le périple, en bateau et en montgolfière, à travers les Andes, le Brésil et
l’Amazone, d'une gardienne de zoo. Pour sortir son père de l’hospice, elle
vole le manuscrit de la théorie de l’évolution, écrit par son employeur, qui n'est autre que Charles Darwin. Elle espère ainsi empocher les 10 000 £ promises à celui ou celle qui
arrivera à prouver ou infirmer l’existence de Dieu, en tentant de rapporter les spécimens nécessaires à
l'établissement de ses preuves. Son périple l'amène finalement aux îles Galapagos, où Charles Darwin s'est rendu en 1835, et y a recueilli les observations qui lui ont inspiré sa théorie de
l'évolution.
Amoureux de la mer, comparé à Dan O'Brien ou Pete Fromm, Jim Lynch raconte, dans "Face au vent" (Gallmeister), les déchirements d'une famille passionnée de voile, dans la baie de Seattle : le grand-père dessine des bateaux,
tandis que le père les construit et la mère calcule leur trajectoire. Parmi leurs enfants ayant
hérité de cette passion, seule une jeune fille fait corps avec le vent. Jusqu'à ce qu'elle abandonne la voile pour travailler dans l’humanitaire, provoquant l'implosion de la famille.
Douze ans plus tard, une
course nautique est l’occasion pour les membres de la famille de se retrouver enfin. Dans "Les Grandes marées", son précédent roman traduit en France, Jim Lynch évoque les préoccupations d'un adolescent dans l'univers maritime du bord de mer.
A suivre dans un autre article, les romans des autres auteurs américains présents au festival "Etonnants Voyageurs" du livre et du film de Saint-Malo (19-21 mai 2018), ainsi que les films des réalisateurs français évoquant l'Amérique
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