dimanche 29 juin 2025

Jack Betts, l'autre Clint Eastwood des westerns spaghetti

 

Il n'y a pas que Clint Eastwood à avoir fait carrière en tant qu'acteur américain dans les westerns italiens. Jack Betts - décédé le 19 juin 2025 à Los Osos (Floride) à 96 ans - a joué dans de nombreux westerns spaghetti, tournés dans les paysages désertiques du sud espagnol. L'acteur commence sa carrière dans les années 1960, dans des séries TV western américaines, telles Bonanza et Gunsmoke, sous le pseudonyme de Hunt Powers. Son premier grand rôle au cinéma, il l'obtient dans Sugar Colt, un western spaghetti diffusé sur Arte, le 29 juin 2025 (vidéo ci-dessous). Au début des années 1970, on  le retrouve dans une douzaine de classiques italiens du genre, tels que Django et Sartana, Nevada Kid, L'Homme à la Winchester d'Or.

Jack Betts (à gauche) au côté de William Defoe dans "Batman For Ever" 1995

Après une période. de moindre activité dans les années 1980, Jack Betts revient sur le devant de la scène, dans les films fantastiques Batman For Ever (1995) et Spider-Man (2002), inspirés des super-héros de comics américains. Dans ce dernier  long-métrage, c'est la réplique "Vous êtes viré, Norman !" - lors d'un conseil d'administration où il s'oppose à l'acteur William Defoe - qui le rend célèbre après du public. L'acteur a fait également des apparitions dans les séries TV Cold Case, Les Feux de l'Amour, Friends, Mentalist et Monk.

Herve CIRET

vendredi 27 juin 2025

Lalo Schifrin, compositeur de musiques de films et séries célèbres est mort

 

Les génériques des séries TV "Mission Impossible", "Mannix", "Starsky et Hutch" ou encore les bandes originales des films "Bullitt" (Steve McQueen) et "L'Inspecteur Harry" (Clint Eastwood), c'était lui. Le compositeur et pianiste américain Lalo Schifrin est décédé, le 26 juin 2015, à Los Angeles (Californie), à l'âge de 93 ans. Né à Buenos Aires (Argentine) dans une famille de musiciens classiques, il s'est très vite détourné de ce style musical. "Je ne cesse de le dire et ce n'est pas un snobisme : j'ai grandi dans la musique classique, mais j'ai choisi les deux arts du 20e siècle, le cinéma et le jazz", aimait à rappeler Lalo Schifrin

Clint Eastwood et Lalo Schifrin lors de sa remise d'Oscar honoraire en 2018

En 1952, après des études au Conservatoire de Paris et des concerts dans les clubs de jazz de St Germain-des-Prés, Lalo Schifrin enregistre des disques de musique latino pour les disques Vogue et d'Eddie Barclay. Ensuite, sous contrat avec le lable de jazz Verve, propriété des studios hollywoodiens de la MGM, le pianiste finit, tout naturellement, par composer pour le cinéma et la télévision. En 1965, il compose la bande originale du film "Le Kid de Cincinnatti", avec Steve McQueen, chantée par Ray Charles. En 1968, ce sera celle de"Bullitt", toujours avec le "King of Cool". 

 

Après avoir composé le générique des séries télévisées "Des agents très spéciaux", "Mission impossible", "Mannix", "La Grande vallée", "Starsky et Hutch", Lalo Schifrin est reconnu pour ses musiques de films. Les années 1970-1980 le verront composer pour de nombreux films avec les acteurs Clint Eastwood (L'inspecteur Harry, Joe Kidd, Magnum Force, etc), Bruce Lee (Opération Dragon) ou Jackie Chan (Le Chinois) et aux côtés de grands réalisateurs américains, tels Don Siegel, John Sturges et Sam Peckinpah. Sa dernière oeuvre pour le cinéma date de 2007, pour le 3e volet de la saga "Rush Hour", dont il avait déjà composé la musique des deux premiers opus. Parallèlement, il mène une carrière de chef d'orchestre classique et écrit plus de soixante compositions. Bien que nommé six fois pour l'Oscar de la meilleure musique de film, Lalo Schifrin ne l'obtiendra jamais. Il doit attendre 2018 pour se voir décerner un Oscar d'honneur, en reconnaissance de sa contribution influente à la musique de film.

Herve CIRET 

jeudi 26 juin 2025

Belleau Wood : bataille fondatrice des Marines américains



Le 26 juin 1918 est une date de la Première guerre mondiale particulièrement honorée par le corps des Marines américains. Ce jour-là, dans le bois Belleau (Aisne), au Nord-Est de Paris, une unité composée du 23rd Infantry Regiment et de la 4th Marine Brigade met fin à près d'un mois de durs combats, suite à la contre-offensive allemande, dans la région de Château-Thierry. Les soldats du corps expéditionnaire américain font 800 prisonniers, s'emparent de 35 mitrailleuses et de leurs réserves de munitions et reprennent le village proche de Bouresches.  
 
 
"En raison de la brillante conduite de la 4e brigade des Marines de la 2e division d'infanterie des Etats-Unis, qui a enlevé de haute lutte Bouresches et le point d'appui du bois Belleau, défendu avec acharnement par un adversaire nombreux", déclare alors le général Degoutte, commandant la 6e armée française, "il est décidé que dans toutes les pièces officielles, le bois Belleau portera le nom de bois de la brigade des Marines."

Jusqu'à la Seconde guerre mondiale (1939-1945), la bataille du bois Belleau fut celle où le corps des Marines perdit le plus grand nombre d'hommes, depuis sa création en 1775, durant la guerre d'Indépendance américaine. C'est pourquoi, elle est considérée comme le premier engagement majeur, et donc fondateur, de cette unité d'élite. Le cimetière américain du bois Belleau abrite plus de  2 000 sépultures et sa chapelle accueille les noms d'un millier de soldats dont les corps n'ont jamais été retrouvés ou identifiés. 
 
 
En 1942, durant la guerre du Pacifique, en souvenir de cette bataille, un porte-avions américain prend le nom de "USS Belleau Wood" (photo ci-dessus). Passé sous pavillon français, en 1950, le navire conserve le nom de "Bois Belleau". Enfin, de 1978 à 2005, un porte-hélicoptères de la flotte américaine du Pacifique a porté ce nom, commémorant ainsi un moment crucial de l'histoire combattante des Etats-Unis.

jeudi 19 juin 2025

Au large de Cherbourg, un combat naval de la guerre de Sécession


En 1864, l'année même où cette bataille navale a eu lieu, le peintre Edouard Manet l'immortalise dans un tableau (ci-contre). Le 19 juin 1864, au large de Cherbourg (Manche), dans le cadre de la guerre de Sécession américaine (1861-1865), un navire sudiste (CSS Alabama) et un bâtiment nordiste (USS Kearsarge) s'affrontent.

Construite deux ans plus tôt, dans un chantier de Liverpool (Angleterre) et armée de huit canons, la corvette à vapeur sudiste est particulièrement redoutée des navires nordistes. Constituée d'un équipage anglais, mais commandée par des officiers confédérés, elle a à son actif l'arraisonnement de 447 navires marchands, l'incendie de 520 autres et le naufrage d'une canonnière (Hatteras) de l'US Navy nordiste, au large des côtes américaines du Texas.

C'est alors qu'il sort du port de Cherbourg, où il a fait le plein de charbon, que le CSS Alabama est pris en chasse par l'USS Kearsarge, dépêché par le gouvernement nordiste, depuis les Pays-Bas où il faisait escale. Attiré par ce duel annoncé par voie de presse, un public nombreux - parmi lequel le peintre Manet - s'est massé sur les hauteurs de la ville normande ou a loué des barques de pêcheurs, pour être au plus près de ce combat naval exceptionnel.
 

CSS Alabama

Le navire sudiste est le premier à ouvrir le feu. La canonnade dure plus d'une heure, au cours de laquelle plus de 500 coups de canons sont échangés. Mais, le bâtiment nordiste est plus précis dans ses tirs et parvient à couler la corvette à vapeur sudiste, après plusieurs tirs atteignant sa coque, au niveau de sa ligne de flottaison. Le combat fait 29 victimes à bord du navire sudiste et une seule côté nordiste. Trois d'entre elles sont enterrées dans le cimetière de Cherbourg.  
 
USS Kearsarge
120 ans après cette bataille navale, la Marine nationale française retrouve l'épave du CSS Alabama, à dix kilomètres à peine de l'entrée de la rade de Cherbourg. 300 objets, dont la cloche du navire, sont remontés à la surface. Trouvés sous l'un des canons, des fragments de mâchoire sont inhumés au cimetière de Mobile (Alabama). Bien que se trouvant dans les eaux territoriales françaises, le gouvernement américain a revendiqué la propriété de l'épave. Parce que l'Alabama s'est rendu à son adversaire en amenant son pavillon, dans une zone, à l'époque, hors des eaux territoriales françaises. C'est pourquoi, l'épave fait partie des lieux officiels américains de mémoire de la guerre de Sécession.
 
Herve CIRET
 
Le récit de la bataille navale en vidéo (anglais)
 

mercredi 18 juin 2025

Juneteenth, jour férié aux Etats-Unis

  

Le 19 juin 2025, les Américains profitent d’un jour férié fédéral instauré en 2022 par le Président Joe Biden. Onzième jour de ce type et désormais appelé "Juneteenth" (19e jour de juin), il était déjà célébré par 41 Etats américains. Notamment, au Texas, depuis 1979, afin de commémorer l’émancipation des derniers esclaves de cet Etat. En effet, c’est le 19 juin 1865 que l’armée Nordiste, victorieuse de la guerre de Sécession, annonçait aux derniers esclaves de la ville texane de Galveston qu’ils étaient libres.
 


Jusqu’ici la Maison Blanche a longtemps hésité à ajouter cette fête au calendrier national, même si de nombreux Etats la célébraient déjà, sous le nom de "Emancipation" ou "Freedom" Day. Depuis la création du "Martin Luther King Jr Day", en 1983, le calendrier américain des jours fériés fédéraux n’avait connu aucun changement. Et pour l'heure, "Juneteenth" n'est pas remis en cause par l'actuel président des Etats-Unis, Donald Trump.
Herve CIRET


lundi 16 juin 2025

Des enregistrements du "King" des années 1970

 

"Sunset Boulevard", un coffret regroupant des enregistrements d'Elvis Presley à Los Angeles (Californie) et à Las Vegas (Nevada), entre 1970 et 1975, va paraître le 1er août 2025. Comprenant 5 CD, il réunit près de 90 raretés, dont plus de la moitié n’a jamais été publiée officiellement aux États-Unis. Les deux premiers disques de ce coffret - qui vont également sortir sous la forme d’un double album - contiennent des tubes du "King", interprétés avec son groupe de l'époque au rythme groovy et funky. On y retrouve des titres tels "Burning Love", "T-R-O-U-B-L-E", "Always on My Mind", "Woman Without Love", etc. L'intérêt de "Sunset Boulevard" est de proposer de nouveaux mixages de chansons supprimant les sons additionnels, afin d'obtenir un son plus direct.

Les trois autres CD du coffret contiennent des enregistrements captés lors de répétitions d'Elvis Presley, à Las Vegas, entre 1970 et 1974. On y retrouve notamment des interprétations des tubes du "King" : “Polk Salad Annie", "That’s All Right”, et des reprises telles "Johnny B. “Goode", "Bridge Over Troubled Water", "Proud Mary", "Promised Land". Accompagné d'un livre, le coffret "Sunset Boulevardcontient des photos inédites, ainsi que des commentaires de Colin Escott, historien de la musique, spécialiste du rock'n roll américain et la musique country.

Herve CIRET 

  

dimanche 15 juin 2025

National Flag Day, US Army anniversary et No Kings Day

 

 

L'armée de terre américaine a été créée le 14 juin 1775. C'est pour fêter le 250e anniversaire de sa fondation que le président Donald Trump a organisé, ce jour-là, une parade militaire dans les rues de Washington. C'est aussi le jour de son anniversaire. Ce défilé a mobilisé près de 7.000 militaires, 50 hélicoptères et du matériel lourd de l'US Army. Traditionnellement aux États-Unis, le 14 juin est le "National Flag Day" (jour du drapeau). Il commémore l’adoption, le 14 juin 1777, de la bannière étoilée. Ce serait Betsy Ross, une jeune tapissière, qui aurait confectionné ce drapeau, à la demande de George Washington, alors chef des insurgés en guerre contre les Anglais, lors de la guerre d'indépendance des Etats-Unis.


Les opposants à Donald Trump ont profité de cette parade militaire pour organiser, le même jour, des contre-manifestations, dans 200 villes américaines, sous l'appellation "No Kings Day" (Jour du pas de roi). Puisque leur pays est devenu  une république le 4 juillet 1776, les Américains se méfient de tout retour à un régime qui pourrait s'apparenter à un pouvoir royal arbitraire. 

D'où l'existence de contre-pouvoirs censés contrebalancer celui du président des Etats-Unis. Or, la signature par Donald Trump de nombreux décrets, sans un passage par le Congrès, depuis son accession à la Maison Blanche, inquiète certains citoyens américains. Le dernier défilé militaire organisé aux Etats-Unis remontait au 8 juin 1991, pour célébrer la fin de la guerre du Golfe contre le dictateur irakien Saddam Hussein.

Herve CIRET

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mercredi 11 juin 2025

Brian Wilson, co-fondateur des Beach Boys, est mort

 

Co-fondateur du groupe californien des années 1960 The Beach Boys, le chanteur-bassiste Brian Wilson est mort le 11 juin 2025, à l’âge de 82 ans.  Aux côtés de ses frères Carl et Denis, avec des titres comme "Surfin’ USA" (1963), "I Get Around" (1964) et "Good Vibrations" (1966), iétait l'équivalent américain du duo de compositeurs britanniques Lennon-McCartney des Beatles. Brian Wilson a apporté à la pop musique ses lettres de noblesse, notamment, grâce à ses dons d'arrangeur en studio.

The Beach Boys
 

Grâce à leurs harmonies vocales très mélodiquesThe Beach Boys étaient l'un des rocks bands américains les plus emblématiques des années 1960 et 1970. Il furent l'un des rares groupes à rivaliser musicalement avec les Beatles et les Rolling Stones, stars britanniques de cette époque. Leur notoriété décline, en raison de l'aggravation de la santé mentale de Brian Wilson, principal compositeur des succès du groupe.

 

En effet, en 1964, Brian Wilson renonce à participer aux tournées des Beach Boys, du fait d'une dépression nerveuse et d'abus de drogues. Dans les années 1980, ce mélodiste hors pair sort un disque grâce au soutien de son psychiatre, ce qui relance sa carrière. A la fin des années 1990, il enregistre et se produit régulièrement en solo. En 2024, le musicien est placé sous tutelle, en raison de son état de démence. Mais soixante ans après leur création The Beach Boys séduisent toujours les amateurs de musique pop. Chaque mois, sur la plateforme de streaming Spotify, ils sont 12 millions en moyenne à écouter leurs chansons.

Herve CIRET 

samedi 7 juin 2025

Etonnants Voyageurs 2025 : dix auteurs américains à découvrir

 

Le festival international du livre et du film "Étonnants Voyageurs" de Saint-Malo (7-9 juin 2025) propose des débats et des films consacrés aux Etats-Unis. L'évènement est aussi l'occasion de découvrir dix nouveaux auteurs américains

Sinan ANTOON

Né à Bagdad (Irak) en 1967 et installé aux Etats-Unis depuis 1991, ce poète, romancier et traducteur est diplômé de l'université de Georgetown (Washington) et de l'université d'Harvard. Ses trois romans l'ont propulsé au premier rang des écrivains de son pays. Son dernier roman, "Comme un parfum de lavande", paru chez Actes Sud en avril 2025, raconte les péripéties de deux irakiens à New-York, où ils se sont expatriés, après la chute du dictateur Saddam Hussein  Ainsi, après "Seul le grenadier" et "Ave Maria", Sinan Antoon interroge la notion de patrie lorsqu'on est réfugié dans un pays étranger.

Mateo ASKARIPOUR 

Né aux États-Unis, d'un père jamaïcain et d'une mère iranienne, cet ancien directeur des ventes d'une startup s'est tourné vers l'écriture, avec son premier roman, "Buck & moi" (2022), listé parmi les best-sellers du New York Times. Il raconte comment un major de promotion, vivant avec sa mère à Brooklyn, choisi de travailler comme barman dans un café Starbucks de Manhattan. C'est là qu'il rencontre un homme d’affaires qui lui propose de rejoindre sa startup au but pour le moins opaque.

Lauren GROFF

Née à Cooperstown (État de New York), cette écrivaine américaine a vu son premier roman, "Les Monstres de Templeton" (2008), listé parmi les best-sellers du New York Times. Lauren Groff y évoque l'écrivain James Fenimore Cooper et la ville de Templeton, ancien nom de sa ville natale. Lors de la parution de son second roman, "Les Furies" (2015), le président Barack Obama le désigne comme "l'un des livres les plus intéressants" lu cette année-là. Publié en 2018, son recueil de nouvelles "Floride" est sélectionné pour le National Book Award. Avec "Matrix" (2023), elle signe un récit sur la vie de Marie de France, abbesse dans une abbaye anglaise au 12e siècle. En 2025, elle publie un roman d'aventure, "Les terres indomptées". Au 17e siècle, dans ce qui deviendra plus tard les États-Unis, l'histoire d'une jeune fille qui va devoir survivre dans une forêt obscure, après avoir échappé à la servitude. En 2024, le Times Magazine a nommé Lauren Groff, parmi les 100 personnes les plus influentes en 2024, dans la catégorie artiste.

Jean HEGLAND

Née à Pullman (État de Washington), cette écrivaine américaine a exercé divers petits boulots, avant de devenir enseignante. En 1996,  elle écrit son premier roman, "Dans la forêt", sur la relation entre deux sœurs devant survivre seules dans une forêt dans le nord-californien. Deux ans plus tard, le roman connaît un succès aux Etats-Unis, puis à l'international et est même adapté au cinéma en 2015. "Dans la forêt" ne paraît en France qu'en 2017, suivi d'une adaptation en bande dessinée en 2019. Depuis Jean Hegland a publié deux autres romans : "Windfalls" (2021) et "Still Time" (2023). En 2025, elle propose une suite à "Dans la forêt", avec "Le temps d'après".

Miles HYMAN

Né à Bennington (Vermont), c'est un illustrateur franco-américain, influencé par les tableaux des peintres Edward Hopper, Edouard Vuillard et Pierre Bonnard. Les films noirs sont également l'une de ses sources d'inspiration. Auteur de bandes dessinées, il a notamment adapté le roman "Le Dahlia Noir" de  l'écrivain américain James Ellroy. Depuis 2017, Miles Hyman vit à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne). En 2024, il a illustré "America", un panorama général de l'Amérique vu par le journaliste malouin François Busnel.

Eowyn IVEY

Née et vivant en Alaska, cette écrivaine américaine a été libraire et journaliste, avant de publier son premier roman "L'enfant de neige" (2012). Inspiré de son expérience personnelle dans le Grand Nord, il a été finaliste du prix Pulitzer et est devenu un best-seller mondial. Son nouveau roman, "Une histoire d’ours", décrit le destin d’une mère et de sa fille face à un homme mystérieux, dans les immensités de l’Alaska.

David JOY

Avec déjà cinq romans à son actif, cet écrivain américain s’est imposé comme l’auteur des Appalaches, territoire de l'Etat de Caroline du Nord, dont il est originaire. Il en a exploré toutes les facettes, de la pauvreté à la violence, en passant le trafic d'armes et de drogues, les tensions entre communautés et même la religion. Son dernier roman, "Les Deux Visages du monde", raconte le retour d'une jeune artiste afro-américaine, dans sa ville montagnarde natale. Déterminée à dénoncer le passé esclavagiste de sa région, elle y provoque de violentes tensions. Dans le même temps, un policier local arrête un suprémaciste blanc. Chacun des deux personnages va devoir faire face à des secrets et des mensonges enfouis depuis plusieurs générations.

Stephen MARKLEY

Né à Mont Vermont (Ohio) et vivant à Los Angeles (Californie), il a été chroniqueur pour l'hebdomadaire RedEye à Chicago (Illinois). Son premier roman "Ohio" décrit une Amérique rongée par les divisions et la peur du terrorisme. Son deuxième roman, "Le déluge", lui a demandé plus de dix ans de travail et a été inspiré par l'ouragan Katrina en 2005. Il évoque les conséquences du dérèglement climatique. Notamment, les crises migratoire et alimentaire et les krachs boursiers.

Matt RIORDAN

Né dans le Michigan, dès l'âge de 20 ans, il embarque sur des bateaux de pêche en Alaska, avant d’atterrir à la faculté de droit. Après avoir exercé durant vingt ans le métier d’avocat, il s'est mis à l'écriture avec son premier roman, "Seul l’horizon". Celui-ci raconte une saison de pêche sous haute tension, avec un équipage d'anciens détenus, dans les eaux polaires de la mer de Bering.

John VAILLANT 

Né dans le Massachusetts, cet écrivain et journaliste américain à travaillé pour le New-Yorker et le National Geographic. Son premier roman "L'arbre d'or" (2014), qui traitait de l'abattage des épicéas avait été présenté aux Etonnants Voyageurs. Il avait été suivi par "Le Tigre", la traque d'un fauve dans la Taïga russe et par "Les enfants du jaguar", sur la survie de Mexicains bloqués à la frontière américaine par des passeurs. En 2024, John Vaillant revient avec "L’âge du feu", un récit sur l’industrie pétrolière canadienne, qui alerte sur le changement climatique et ses victimes.

Herve CIRET

Etonnants Voyageurs 2025 : l'Amérique vue par un Français et un Anglais

 

Mur matérialisant la frontière américano-mexicaine

Au-delà de la découverte de nouveaux auteurs d'outre-Atlantique, le festival "Étonnants Voyageurs" de Saint-Malo (7-9 juin 2025) évoque, encore et toujours, les Etats-Unis, à travers la présence de deux écrivains non-américains, le français Sylvain Prudhomme et le britannique Roy Jon Ellory.

"J’ai eu envie d’écrire ce livre de la frontière vécue, éprouvée, sans presque plus rien que les voix et les visages rencontrés, à hauteur de femmes et d’hommes ordinaires, habitués à la vivre dans leur chair", explique Sylvain Prudhomme, à l'occasion de la publication de son dernier ouvrage "Coyote" (éditions de Minuit) Son titre fait référence au personnage facétieux, mi-animal mi-homme, des légendes amérindiennes. 

Sylvain Prudhomme

En interviewant camionneurs, employés de station-service, trafiquants de drogue, simples ouvriers, Sylvain Prudhomme a voulu savoir ce que pensaient les Américains vivant le long des 2 500 km de frontière, entre les Etats-Unis et le Mexique. À travers ces témoignages recueillis lors d'un voyage en auto-stop, l'auteur tente de brosser le portrait des habitants de cette zone frontalière, qui fait tant débat aux Etats-Unis. Notamment, depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

José, un garde frontière rencontré par Sylvain Prudhomme

Dans chaque chapitre de "Coyote" - intitulé du nom de l'automobiliste ayant pris l'auteur en stop - ce dernier mentionne les noms des villes et le nombre de kilomètres parcourus avec chacun de ses chauffeurs. Chaque trajet se conclut par une photo Polaroïd de ces derniers, à laquelle s'ajoutent des réflexions, à la manière d'un carnet de voyage. Sylvain Prudhomme est l’auteur d’une dizaine de livres, parmi lesquels "Par les routes" (Prix Femina 2019), "Les Grands et Les Orages" (L’Arbalète), tous salués par la critique et traduits à l’étranger.

Roger Jon Ellory

Fasciné par le côté obscure de l'âme humaine, le britannique Roger Jon Ellory a toujours dépeint dans ses romans une Amérique toute en noirceur. De la Mafia à la police de New-York, en passant par les services secrets américains. Dans son dernier thriller, "Everglades" (Sonatine Éditions), dont l'action se déroule dans les années 1970 en Floride, Ellory s'attache aux pas d'un shérif adjoint obligé de mettre fin à sa carrière, pour cause de blessures. Devenu gardien d'un pénitencier, situé en pleine zone de marais, sur les ruines d'une ancienne mission espagnole, il va utiliser son flair de policier pour résoudre les énigmes d'un suicide et d'une évasion.

Orphelin à 7 ans, Roger Jon Ellory a découvert la littérature avec Agatha Christie, Arthur Conan Doyle, Truman Capote, Charles Dickens et Ernest Hemingway. Condamné à 16 ans à trois mois de prison pour vol de nourriture, il monte un groupe de rock comme guitariste. Entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, Roger Jon Ellory écrit 22 romans non édités. Ce n'est qu'en 2003 qu'il voit publier son premier roman, "Papillon de nuit" (Sonatine Éditions). "Everglades" est son 23e ouvrage.

Herve CIRET