vendredi 22 novembre 2024

Quand deux malouins célèbrent la cuisine américaine

 

Un restaurant américain en plein coeur de Saint-Malo en Bretagne ? C'était l'idée de Babeth et Bob, deux malouins propriétaires de l’Art Caddy, depuis 36 ans. Un nom initialement choisi en référence aux Cajuns, ces descendants de colons français déportés d'Acadie, en Louisiane, au 18e siècle. La tante de Bob s'étant installée aux Etats-Unis, Babeth s'est inspirée de la culture américaine - cuisine et objets - pour proposer des spécialités culinaires, dans un décor vintage. Babeth nous en dit plus.

 

Pourquoi un restaurant américain en Bretagne ? 

Au 1er novembre 2024, cela fait 36 ans que nous avons ouvert l’Art Caddy. Au début, c’était un restaurant classique. Mon mari Bob a une tante malouine, qui vit à Jackson, dans le Tennessee, suite à sa rencontre avec un G.I. américain durant la Seconde guerre mondiale, qui a fondé sa famille là-bas. Aussi, comme ce sont nos cousins, nous sommes allés plusieurs fois les rencontrer et nous en avons profité pour ramener des desserts, des idées et c’est devenu le restaurant que vous voyez aujourd’hui.

De l’extérieur, on se s’attend pas à entrer dans un restaurant, mais dans une galerie d’art…

Quand nous avons acheté ce restaurant, il s’appelait déjà l’Art Caddy et nous en étions des clients. Nous nous sommes donc spécialisés dans la cuisine Cajun. D'où ce jeu de mots rigolo. Ensuite, nous nous sommes américanisés en proposant des tartes au ribs, au cactus, des coleslows, des pies, des cheese cakes, des peanuts butter, des cranberries, quand c’est la saison. Bref, des desserts totalement américains et super sympas !

 
 

En dehors du menu, le cadre du restaurant est aussi très américain...

Au fur et à mesure de nos voyages aux Etats-Unis, nous avons ramené des drapeaux américains, des objets, des petites babioles, et nous avons conçu un décor chargé d’objets de toutes sortes, comme en Amérique. Avec des thèmes qui changent régulièrement : football américain, jouets, et en ce moment Noël. Des thèmes très attendus chaque année par nos clients malouins, parce que cela leur permet de se plonger dans un autre monde et rappelle des souvenirs à ceux ayant déjà voyagé aux Etats-Unis, tout en donnant envie d’y aller, à ceux qui ne les connaissent pas. Ainsi, ils découvrent une autre nourriture typiquement américaine.

Restaurant L'Art Caddy, 7 rue des Petits Degrés Saint-Malo (Ille-et-Vilaine - Page Facebook

Propos recueillis par Herve CIRET

Photos L'Art Caddy

mardi 19 novembre 2024

Quand Charles Dumont écrivait pour Barbra Streisand


S'il est surtout connu pour sa collaboration avec la mythique chanteuse Edith Piaf, Charles Dumont - qui vient de mourir à Paris, à l'âge de 95 ans - a également collaboré, avec la star américaine Barbra Streisand. ""Un éditeur m'a conseillé de lui proposer une de mes compositions", raconte le chanteur-compositeur français. "Je suis allé à New York, je l'ai jouée sur un piano dans sa loge de Broadway. Elle était très sympa, adorable. Elle m'a dit: ça me plait beaucoup, je ferai le disque. Au revoir, jeune homme. Je ne l'ai jamais revue."

Composée par Charles Dumont (musique) et Michel Vaucaire (paroles), la chanson "Le Mur" est initialement destinée à Piaf. En 1966, trois ans après la mort de cette dernière, ils apprennent que la chanteuse et actrice américaine Barbra Streisand veut l'enregistrer, en français et en anglais, pour son 8e album "Je m'appelle Barbra", arrangé et dirigé par Michel Legrand. S'agissant d'un titre destiné à un album de chansons françaises, les deux compositeurs refusent de laisser des artistes français le chanter avant que Barbra Streisand ne soit décidée à l'interpréter. Un parolier américain écrit une version anglaise de cette chanson, "I've Been Here", qui utilise uniquement la musique de de Charles Dumont. Les deux versions de la chanson deviennent un tube international. 

Trompettiste de formation, Charles Dumont avait écouté les disques du musicien de jazz afro-américain Louis Armstrong. Il avait donc initialement été fortement inspiré par la musique américaine de l'époque. Ce n'est donc pas un hasard si, deux ans avant Barbra Streisand, la chanteuse américaine afro-américaine Shirley Bassey avait interprété en anglais sa chanson composée pour Edith Piaf, "Non, je ne regrette rien", en 1964, au Carnegie Hall de New-York (vidéo ci-dessous), sous le titre "No Regrets". Tout comme Ella Fitzgerald qui la reprendra, en 1968, ainsi que bien d'autres artistes américains par la suite.

Herve CIRET


jeudi 14 novembre 2024

Il y a 114 ans aux Etats-Unis naissait l'aéronavale

 
 
Le 14 novembre 1910, dans le port de Norfolk (Virginie), un avion décolle du croiseur américain USS Birmingham et parvient à se poser sur la terre ferme.  Ce premier décollage réussi d'un avion depuis un bateau signe la naissance de l'aéronavale aux Etats-Unis.  

A 15 heures 16 minutes ce jour-là, le pilote, Eugene Ely, aidé du capitaine Chambers de la Navy, s'élance d'une plateforme longue de 25 mètres et large de 7 mètres, placée à l'avant du navire. Il conduit un avion biplan, précédemment utilisé, quelques mois auparavant, par son concepteur, Glenn Curtiss, lors d'un vol resté célèbre, entre Albany et New York, distants de 230 kilomètres.

Arrivé au bout de la plateforme, l'avion perd de l'altitude, l'extrémité de son hélice étant endommagée en touchant l'eau. Conservant le contrôle de l'appareil, malgré les vibrations, le pilote parvient à atterrir, sain et sauf, sur une plage à Willoughby Spit.
 

Deux mois plus tard, le 18 janvier 1911, dans la Baie de San Francisco (Californie), Eugene Ely réussit, à la fois, à décoller et à apponter sur le cuirassé USS Pennsylvania, sur lequel une plateforme de 37 mètres de long a été aménagée. A cette occasion, est utilisée pour la première fois une crosse d'appontage, inventée par Hugh Robinson. Par précaution, le pilote portait un casque de football américain et avait enroulé deux chambres à air de bicyclette, autour de son corps

Continuant d'effectuer des vols de démonstration un peu partout aux Etats-Unis, Eugène Ely trouve la mort, à Macon (Géorgie), moins d'un an après son premier exploit aéronaval, lorsque son avion s'écrase au sol. En 1933, à titre posthume, on lui décerne la Distinguished Flying Cross, créée en 1926, pour services rendus envers l'aviation maritime.

Hasards de l'histoire, le premier pilote de l'aéronavale aurait pu être russe. En effet, en 1909, l'ingénieur-mécanicien Matseïevitch a conçu le premier porte-avions, capable d’emporter 20 aéronefs, abrités dans des hangars sous le pont d’envol. Mais, en 1910, sa mort dans un accident aérien et la Révolution, qui suit la Première guerre mondiale, mettent fin provisoirement à l'aéronautique navale russe. Il faut attendre la Seconde guerre mondiale (1939-1945) et la guerre du Pacifique, pour voir s’imposer le porte-avions comme un moyen de combat naval à part entière.
Herve CIRET


lundi 11 novembre 2024

11 novembre : souvenons-nous aussi des soldats américains de la guerre 1914-18

 

Le 11 novembre, comme c'est désormais le cas depuis 2011, nous rendons hommage, non seulement aux "Poilus" de la Première guerre mondiale de 1914-1918, mais aussi à tous les soldats "Morts pour la France", y compris lors d'opérations récentes. Une sorte de "Memorial Day" à la française, institué  par les Américains, il y a près de 150 ans, après la guerre de Sécession. Ce n'est donc pas un hasard, si ces derniers ont bâti à Suresnes, au pied du Mont Valérien, le premier mémorial en France dédié aux morts américains du premier conflit mondial, auxquels le Président Donald Trump a rendu hommage sur place, le 11 novembre 2018.

A Suresnes, dominant la Seine, un immense champ de croix blanches attire l'attention. Les drapeaux américain et français semblent veiller sur eux. Et pourtant, les 1 500 personnes reposant en ce lieu sont tous américaines. Fantassins, marins, aviateurs, infirmières, ils ont traversé l'Atlantique et fait le sacrifice de leur vie. Certains, avant même que leur pays ne rentre en guerre en 1917. 


"On oublie souvent que si nous sommes libres aujourd'hui, c'est parce que des gens enterrés ici, comme dans d'autres cimetières français ou anglais, se sont battus pour cette liberté", soulignait en 2014, Angelo Munsel, alors surintendant de ce mémorial américain. Originaire de Californie, mais ayant des ascendances italienne et alsacienne, ce passionné d'histoire s'était donné un but : faire revivre de manière la plus vivante possible la mémoire de ceux dont il a eu la charge depuis 2010 ans. "La chose la plus importante, c'est de travailler avec mes amis enterrés ici", expliquait Angelo Munsel avec émotion. "Il n'y a pas de travail plus beau. Même si parfois, il y a peu de visiteurs, grâce à eux je ne me sens jamais seul."

Et Angelo Munsel de raconter l'étonnante histoire de ce médecin diplômé de Harvard, venu travailler en France dans un hôpital militaire et qui, la guerre déclarée, en 1914, a estimé que son devoir était de soigner les blessés. Il est mort dans un bombardement.
 
Angelo Munsel a pu également retracer le destin tragique de 2 sœurs jumelles, riches héritières d'un assureur, qui après avoir été traumatisées par les horreurs de la guerre 14-18, en tant qu'infirmières, se sont jetées du bateau qui les ramenait en Amérique. "Raconter l'histoire personnelle de ceux et celles qui sont enterrés ici est la meilleure manière de rendre hommage à leur sacrifice."

Choisi en raison de sa proximité avec les hôpitaux parisiens, vers lesquels les blessés américains étaient acheminés depuis le front, le site de Suresnes d'une superficie de 3 hectares est le seul à accueillir des morts de la 1ère et de la 2ème guerre mondiale. Egalement, le seul mémorial militaire américain à arborer les couleurs de la France, au côté du drapeau américain. "C'est moi qui l'ai souhaité, afin de marquer notre reconnaissance à la France", précisait Angelo Munsel. Autre particularité, si des croix blanches marquent ici l'emplacement des tombes, c'est pour respecter l'usage des cimetières français. "Dans les cimetières militaires américains, vous ne verrez que des pierres tombales, dont la partie supérieure a été évidée pour recevoir le symbole de l'appartenance religieuse du défunt."


Une plaque rappelle l'inauguration du mémorial, en 1919, par le président américain de l'époque, Woodrow Wilson. En 2019, pour commémorer son centenaire, de grandes festivités devaient y avoir lieu, à l'occasion du Memorial Day, mais le Coronavorus en a décidé autrement.

"A travers ce cimetière, nous pouvons apprendre ce qu'est le prix de la guerre et donc le prix de la liberté à payer, car des guerres se produisent encore de nos jours", tenait à rappeler Angelo Munsel. "Cet endroit, comme d'autres, est le symbole de la liberté, du courage et du sacrifice, des mots universels qui parlent à chacun d'entre nous." 

Lors de la 1ère guerre mondiale, sur plus de 80 000 américains ayant fait le sacrifice de leur vie, plus de 30 000 reposent dans 8 cimetières en Europe.

Propos et photos recueillis en novembre 2014 par Herve Ciret 
 

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11 novembre : des soldats français honorés aux USA



Cimetière militaire d'Arlington (Virginie)
Journée de commémoration de la fin de la guerre 1914-1918 et de tous les soldats morts pour la France, le 11 novembre est également célébré aux Etats-Unis, en tant que "Veteran’s Day", journée d'hommage à tous les anciens combattants. A cette occasion, l'ambassade de France à Washington fleurit, au cimetière militaire d'Arlington, les tombes de 10 militaires français, morts sur le sol américain, par accident ou maladie, alors qu'ils instruisaient les soldats du corps expéditionnaire américain en France, dirigé par le général Pershing.

En effet, en 1917, au moment où les Etats-Unis s'apprêtent à entrer en guerre, son armée régulière se trouve dans une situation d’impréparation la plus totale. "Je crois que ce serait se faire de graves illusions de croire que les États-Unis puissent disposer d’une force appréciable pour une action extérieure", écrit un an auparavant, au ministre de la Guerre, l’attaché militaire français à Washington. En effet, la grande majorité des officiers américains est issue de la société civile et a besoin d’être formée au commandement.
 
Soldats américains avec leurs instructeurs français
L'accord signé, en mai 2017, entre le général français Joffre et le secrétaire américain à la guerre, Newton Baker, prévoit l'envoi d'officiers français, en tant qu'instructeurs, dans les 16 camps militaires implantés sur le sol américain, dès septembre 1917. "C’est sans doute dans le domaine de l’instruction que la France a joué le rôle le plus direct, le plus étendu et le plus utile", souligne, en 1919, un compte rendu de la mission militaire française, qui ajoute. "Il ne paraît pas exagéré de dire que c’est grâce au concours français que l’armée américaine a pu, en un temps singulièrement court, se présenter sur le champ de bataille".

Pourtant, l’envoi d’une mission militaire française aux États-Unis n’est pas toujours bien perçu. "Tout ce qui représente l’ancienne armée américaine est imbu de l’esprit, très noble en lui-même, mais très national, de l'académie militaire de West Point et ne voit pas, sans quelque ombrage, grandir le rôle des instructeurs étrangers", note l'ambassadeur de France à Washington. En juillet 1917, 14 000 soldats US débarquent en France. En novembre 1918, à la fin de la Première guerre mondiale, les forces américaines comptaient 1,8 millions de combattants.
 
Herve CIRET 
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dimanche 10 novembre 2024

il y a 249 ans naissaient les Marines américains


Le 10 novembre 1775, durant la guerre d'indépendance américaine, le Congrès des Etats-Unis créé les Continental Marines, ancêtres du corps des Marines d'aujourd'hui. Deux bataillons sont alors constitués, afin de combattre sur mer les troupes britanniques, en s'inspirant de leurs Royal Marines.

Embarqués pour servir d'infanterie à bords des navires américains, ces Continental Marines sont engagés dans des combats contre leurs homologues anglais et des corsaires britanniques. Ils effectuent leur véritable premier fait d'armes, en mars 1776, en débarquant sur l'île de New Providence (Bahamas). Leur objectif : un dépôt anglais de munitions, dont ils capturent une centaine de pièces d'artillerie et la poudre pour les utiliser.

Portant un uniforme constitué d'une tunique verte et d'un gilet blanc - pour les plus fortunés - armés d'un fusil français Charleville et d'un sabre d'abordage de l'infanterie britannique, ces Marines sont démobilisés, en 1785, dix ans après leur création. Ce corps est recréé en 1798, en raison de la guerre navale larvée que se livrent la jeune République française et les Etats-Unis, jusqu'en 1800.

De 360 hommes, en 1801, le US Marine Corps passe à 30 000 en 1917, lors de son entrée en guerre contre l'Allemagne, pour atteindre 73 000 personnes, en 1918. En 1945, au lendemain de la seconde guerre mondiale, le corps des Marines comprend 485 000 combattants. Aujourd'hui, ses effectifs avoisinent les 185 000 hommes. Sa devise, "Semper Fi" (du latin Semper Fidelis = Toujours fidèle), est aussi celle d'autres régiments, ainsi que de villes, comme Saint-Malo, en Bretagne.
 
Herve CIRET


lundi 4 novembre 2024

Décès de Quincy Jones, producteur star de la musique américaine

 

Celui qu'on surnommait "Mister Q" aura été l'arrangeur des plus grands artistes américains : Frank Sinatra,  Ella Fitzgerald, Barbra Streisand, Tony Bennett et Michael Jackson. Quincy Jones s'est éteint, à l'âge de 91 ans, le 3 novembre 2024, à son domicile de Los Angeles (Californie). Lui qui a produit des dizaines d’albums de jazzmen, a été désigné par le magazine "Time", comme l'un des musiciens de jazz les plus influents du 20e siècle. Né en 1993, à Chicago (Illinois), durant la Grande dépression, ce trompettiste de formation a débuté sa carrière dans l'orchestre de Lionel Hampton. En 1956, il devient le directeur musical du Big Band de Dizzy Gillepsie, avant de s'expatrier en France, où il devient chef-arrangeur des productions d'Eddie Barclay, pour l'enregistrement des disques de Charles Aznavour, Jacques Brel et Henri Salvador

 Quincy Jones (à gauche) avec Henri Salvador, Johnny Hallyday, Eddie Barclay et Eddy Mitchell ©Getty - Bertrand Rindoff Petroff

De retour aux Etats-Unis, il est directeur musical du label Mercury. Il compose également les musiques de séries télévisées américaines, comme celle de "L'Homme de Fer" ou du "Bill Cosby Show". Parallèlement, il poursuit sa carrière de compositeur en enregistrant des disques de funk, rhythm and blues et de pop music. Dans les années 1980"Off the Wall", "Thriller" et "Bad". Leur succès permet à Quincy Jones d'avoir les moyens de coproduire le film "La Couleur pourpre" de Steven Spielberg. La même année, il co-organise l'enregistrement du titre humanitaire, "We Are the World", contre la famine en Éthiopie. En , on le retrouve aux côtés du groupe de new-wave New Order, pour le remixe de son album "Blue Monday"

Lionel Richie, Daryl Hall, Stevie Wonder, Quincy Jones et Paul Simon durant l'enregistrement de "We Are The World" (1985)
Quincy Jones n'en oublie pas pour autant le jazz, sa première passion. En , il dirige l'orchestre accompagnant le trompettiste Miles Davis au célèbre festival de Montreux. C'est aussi lui qui est le maître d'oeuvre du concert d'investiture du président américain Bill Clinton, en 1993. Marié à trois reprises, Quincy Jones était le père de sept enfants. L'afro-américain qu'il était s'inquiétait, en 2000, de la standardisation à venir de la musique : "J’espère juste que les satellites et les téléphones cellulaires ne vont pas tout homogénéiser et que les peuples sauront garder leur identité".

Herve CIRET 

mercredi 30 octobre 2024

Salon du chocolat 2024 : un producteur américain de cacao venu d'hawaii

 

Parmi les exposants venus de plusieurs pays au salon du chocolat à Paris (30 octobre - 4 novembre 2024), un seul producteur américain de cacao, "Manoa Chocolate", venu de l'archipel d'Hawaii. Son directeur, Dylan Butterbaugh, a répondu à nos questions.

Votre chocolaterie propose-t-elle de nouveaux produits à l’occasion de ce salon ?

Cette année spécialement pour le salon du chocolat, nous avons élaboré des tablettes de chocolat de deux origines totalement uniques, les deux à base de 70 % de cacao hawaiien, le plus répandu aux Etats-Unis, avec deux tonnes produites par an, que nous sommes capables d’obtenir à grande échelle. Nous proposons du chocolat Mililani venant de l’île d'O’ahu, qui est mon préféré, très fruité et donc particulièrement unique, et un autre, Kealakekua, venant de la plus grande île de l’archipel d’Hawaii, plus crémeux et lacté, également à 70 % de cacao. Quant aux autres chocolats que nous proposons, leur saveur est dépendante des produits hawaiiens qu’on y incorpore. Comme les fruits de la passion que l’on trouve dans le chocolat Liliko'i ou le sel de mer pour le chocolat Pa’akai ou encoret la noix de coco pour le chocolat Haupia. Des produits relativement nouveaux pour le consommateur français, car, du fait du Coronavirus, nous n’étions pas présents au salon du chocolat à Paris depuis deux ans.

Trouve-t-on votre chocolat en France ?

En dehors du salon du chocolat, nous n’avons jamais beaucoup vendu notre chocolat en France. Nous avons des clients habitués à venir lors de cet évènement, mais nous n’avons aucun distributeur en Europe. La raison, le coût élevé du transport maritime depuis Hawaii et le risque en terme de conservation, du fait de la température.


Le Covid a-t-il eu un impact sur la commercialisation de vos chocolats ?

Bien sûr, autant à Hawaii qu’aux Etats-Unis, car notre archipel est un lieu très touristique. Du coup, nos ventes se sont effondrées de 120 %. Cela a eu un impact sur les effectifs de notre personnel, nous sommes passés de 25 à 5 personnes.

Comment a évolué votre production de cacao depuis deux ans ?

Nos cacaoyers n’ont pas été gênés par la pandémie et ont continué à pousser et notre personnel a continué à planter. donc, le cacao est arrivé à maturité. Comme beaucoup de chocolat est consommé sur Hawaii, le nombre des chocolateries a continué d’augmenter. Les consommateurs se sont fournis sur des marchés à la ferme et dans de petites boutiques. Ce qui a permis à l’industrie du chocolat de se développer sur l’archipel. 


Votre chocolat hawaiien est-il distribué aux Etats-Unis ?

Nous avons un distributeur unique, qui s’appelle "A Priori", basé en Utah, où nous envoyons par bateau nos palettes de chocolat. Celui-ci est distribué sur l’ensemble des Etats-Unis. Les consommateurs américains apprennent à distinguer le chocolat industriel à 2 dollars et le chocolat artisanal à 8 ou 12 dollars. En France, la fabrication de chocolat artisanal est moins bien développée qu’aux USA. En revanche, les Français ont plus d’expérience que nous dans la fabrication du chocolat.

Propos et photos recueillis par Herve CIRET, au salon du chocolat

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dimanche 27 octobre 2024

L'Amérique s'invite au festival de BD Quai des Bulles

 

La 43e édition de "Quai des Bulles", festival de la bande dessinée  de Saint-Malo, se termine, ce dimanche 27 octobre 2024. Après un débat intéressant, samedi 26 octobre, sur la mutation que connaissent les comics américains, vous allez (re)découvrir le magnifique film de Ridley Scott, "Thelma et Louise" (1991), avec Susan Sarandon, Gena Lewis, Harvey Keitel et Brad Pitt. Le road-movie de deux copines qui décident de donner un peu de piment à leur vie routinière, avec leur époux et compagnon respectifs, en s’offrant un weekend sur les routes de l’Arkansas. Mais, dès la première étape, les ennuis commencent avec des garçons peu recommandables. Au point que tout va basculer, changeant définitivement le cours de leurs vies.

 

Le festival est également l'occasion de découvrir la superbe exposition en extérieur consacrée à Sylvain Despretz. Celui-ci nous fait pénétrer, par le dessin, dans les coulisses d'Hollywood, en compagnie de réalisateurs tels Stanley Kubrick, Tim Burton et Ridley Scott. L'exposition présente le travail de cet illustrateur, réalisateur et story-boarder, sur des films comme "Eyes Wide Shut", "Gladiator", "La Chute du faucon noir", "Mission impossible 3", "La Planète des Singes", "Tron : l'héritage" et "Terminator : Renaissance". A son tour, Sylvain Despretz est devenu réalisateur de cinéma, en tournant "Brand X: The Desert Years", un documentaire sur l'après célébrité d'un groupe de jazz fusion des années 1970, dans lequel a joué le batteur Phil Collins du groupe Genesis.

Herve CIRET

 

43e festival "Quai des Bulles" à Saint-Malo  (25-27 octobre 2024)

samedi 26 octobre 2024

Châteauguay, une victoire canadienne sur les Américains


 
La bataille de la Châteauguay, qui oppose Canadiens et Américains, le 26 octobre 1813, à 50 km de Montréal, sur les hauteurs du fleuve Saint-Laurent, est peu connue du public français. Pourtant, elle est considérée comme l'un des hauts faits d'armes de l'Histoire canadienne. Elle a pour cadre un conflit également mal connu, la seconde guerre d'indépendance (1812-1815), qui opposa l’Empire britannique aux États-Unis

Profitant du fait que les Anglais sont mobilisés en Europe par les guerres contre l'empereur Napoléon Ier, les Américains leur déclarent la guerre, le 18 juin 1812, afin d'envahir les territoires canadiens, peuplés depuis 40 ans, d'anglophones entretenant avec eux des relations culturelles et commerciales. Leur but : prendre la ville de Montréal, afin d'asphyxier l'approvisionnement du reste du Canada.
 
 
Commandées, non par un anglophone, mais par un Québécois, le lieutenant-colonel Charles-Michel de Salaberry, les troupes canadiennes, composées de 1 800 miliciens et volontaires francophones et de 180 Indiens Mohawks et Hurons, affrontent une force de 3 000 hommes, commandée par le brigadier-général américain, Wade Hampton. Mais, pour faire illusion, car ses troupes sont en sous-nombre, le chef des troupes canadiennes demande aux Amérindiens de faire diversion, en criant et en courant dans les bois alentours et fait sonner le clairon, comme pour annoncer l'arrivée de renforts. Le coup de bluff produit son résultat. Les Américains, croyant leurs adversaires aussi nombreux qu'eux, se retirent du champ de bataille, avant de regagner les Etats-Unis, trois jours plus tard.  

Ironie de l'Histoire, le lieu de la bataille de la Châteauguay, aujourd'hui locali sur le village de Howick (650 habitants sur moins d'1 km2), à la confluence de la rivière Chateauguay et de celle des Anglais, est devenu Québécois. Donc, ni américain, ni britannique, mais francophone, comme un hommage rendu à ceux qui ont défendu ce bout de territoire canadien.
 
Herve CIRET