mercredi 21 novembre 2018

Dessinez l'Amérique au festival de la BD d'Angoulême


L'édition 2019 du festival international de la bande dessinée d'Angoulême (24-27 janvier) fait la part belle aux albums d'auteurs américains, mais aussi français, dont l'action se déroule aux Etats-Unis, à travers sa sélection officielle, ses expositions (Batman et Richard Corben) et ses débats (Terry Moore, Eisner Award 1996). 

Parmi les 68 albums susceptibles de se voir décerner un prix (appelé Fauve), celui du biterrois Rémi Farnos, une parodie de western, "CalfBoy" (La Pastèque), qui narre les mésaventures de deux frères braqueurs de train, dont l'un ne se rappelle plus où il a enterré leur butin. Son complice de frère lui donne trois jours pour retrouver le magot. Mais, la rencontre avec une voleuse de chevaux et des Indiens va rendre cette recherche plus difficile que prévu.

Si son titre et son univers peuvent faire penser à un western de Quentin Tarantino, l'action du premier tome de "Il faut flinguer Ramirez" (Glénat) de Nicolas Petrimaux nous plonge dans le monde impitoyable des cartels mexicains, prenant pour un traître et un assassin l'employé modèle - et muet - d'une entreprise d’électroménager d'Arizona. L'album s'est vu décerner le prix des libraires de BD au festival d'Angoulême 2019.

Troisième des 45 albums de la sélection officielle du festival à parler d'Amérique, "Pittsburgh" (Çà et là), de l'américain Frank Santoro, retrace l'histoire récente de cette ville dont l'auteur est originaire. L'occasion de faire un parallèle entre les crises économiques subies par cette cité industrielle et les relations conflictuelles de ses parents qui y vivent et y travaillent.


Parmi les 8 albums de la sélection "patrimoine", "Batman, la légende" (Urban Comics) de Neal Adams, Bob Haney et Dennis O’Neil, premier des deux tomes de cette anthologie, compile les travaux sur le personnage de "l'Homme chauve-souris" du dessinateur Neal Adams entre 1968 et 1970, durant l’âge d’argent des comics américains. Avec en prime, les 15 épisodes presque entièrement recolorisés.

La sélection "polar" du festival réunit 4 albums ayant les Etats-Unis pour cadre. "Gramercy Park" (Gallimard) de Christian Cailleaux et Timothée de Fombelle s'empare des codes des films noirs américains des années 1940, en situant son intrigue au coeur d'un parc privé de Manhattan, à New-York. Hommage également au roman noir et au cinéma hollywoodien, à travers "Kill my mother" (Actes Sud BD), roman graphique du dessinateur de presse américain de 89 ans, Jules Feiffer. Il y raconte les destins de trois femmes à dix ans d'intervalle, à travers d'étourdissantes aquarelles. "De l’or pour les branques", premier tome de la série "The Fix" (Urban Comics) des auteurs de chez Marvel, Steve Lieber et Nick Spencer, narre les tribulations de deux flics ripoux et loosers braquant un service de gériatrie. Basé sur un fait divers dramatique,"Les Visés" (Cambourakis) de Thomas Gosselin et Giacomo Nanni relate la tuerie de l'université d'Austin (Texas) en 1966, perpétrée par un tueur en série de 25 ans, Charles Whitman, ayant abattu 16 personnes.

Parmi les 12 expositions proposées par le festival international de la bande dessinée d'Angoulême, l'une célèbre les 80 ans du super-héros Batman, dessiné et scénarisé par de nombreux auteurs et éditeurs. De Bob Kane à David Mazzucchelli, en passant par Carmine Infantino, Frank Miller, Jim Lee, Scott Snyder, etc... À travers une scénographie immersive (costumes, lieux et objets reconstitués), l'exposition permet de découvrir les multiples facettes du justicier masqué et les thèmes de ses aventures. Enfin, à l'occasion de la rétrospective consacrée au maître du fantastique des comics américains,  Richard Corben, le public va pouvoir admirer plus de 250 de ses planches originales provenant de collections privées et retraçant l'ensemble de sa carrière.

Enfin, parmi la cinquantaine de débats du festival, les rencontres internationales, moment privilégié d’échange entre lecteurs et auteurs de bande dessinée du monde entier. L'occasion pour ces derniers d'évoquer leur travail et leurs influences. Scénariste et dessinateur de la série culte "Strangers in Paradise" et pionnier du comics indépendant, le Texan Terry Moore rencontrera le public pour évoquer le genre fantastico-horrifique, illustré par sa série "Rachel Rising", mais, aussi, son dernier album "Motor Girl" (Delcourt).

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Herve CIRET

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