"Un Indien au Phare Ouest" a interviewé Bob McLeod, alors que la série "The
New Mutants" (1983), qu'il a illustrée chez Marvel Comics, sur un scénario de Chris Claremont, va être adaptée, pour la première fois au cinéma, au
printemps 2018.
Enfant étiez-vous fan de bandes dessinées et de films western ?
Oui, ma BD western européenne préférée était celle du lieutenant Blueberry dessinée par Jean Giraud et j'ai grandi en regardant des westerns à la télévision. J'étais notamment un grand fan des séries Lone Ranger, Roy Rogers, Zorro. Mais, au cours de ma carrière de dessinateur, je n'ai jamais eu l'occasion de dessiner des westerns.
Comment
expliquez-vous que la BD western a plus de succès en France
qu'aux USA ?
C'est
surprenant en effet. C'est dû au fait qu'ils ont eu du succès dans
les années 1960, mais que dans les années 1970 à1980, le marché
de la bande dessinée américaine a fait la part belle aux
super-héros, alors qu'auparavant qu'il y avait des histoires de
science-fiction, de monstres, de romances et de western. Bref, des
tas de genres de comics. Et dans les années 1970-1980, tous ces
genres de bande dessinée ont disparu, car tout était centré sur
les super-héros et le western n'a pas survécu à ce raz-de-marée.
Alors que pour les Européens, le genre conserve un petit côté
exotique, alors qu'au Etats-Unis, il a été supplanté par des films
de science-fiction, même si un film comme Star Wars peut être
considéré comme un western de l'espace.
Comment
expliquez-vous l'attirance du public pour les comics américains ?
A
de nombreuses reprises, on a annoncé que les comics allaient
disparaître. Je pense que les films inspirés de bandes dessinées
attirent plus de lecteurs masculins et que les romans graphiques et
les mangas attirent un lectorat majoritairement féminin. Ce qui
explique que c'est surtout un public masculin qui fréquente les
boutiques de comics. Mais, avec la réapparition de boutiques de
bandes dessinées aux Etats-Unis, on voit plus de lectrices et
d'auteures de comics. Après avoir connu des hauts et des bas, le
genre comics renoue avec le succès.
Dans
les années 1950, les comics étaient mal vus, aux Etats-Unis. Est-ce
toujours le cas aujourd'hui ?
Même
si on en a beaucoup parlé dans les années 1950, seule une minorité
critiquait les comics et faisaient beaucoup de bruit autour de leur
soit disante mauvaise influence sur les jeunes. C'est toujours le cas
aujourd'hui, avec l'engouement des jeunes américains pour la bande
dessinée. Aux Etats-Unis, nous avons deux marchés différents pour
la bande dessinée. L'un destiné aux enfants, l'autre aux adultes.
Alors qu'en France et en Europe, la frontière est plus floue. La
bande dessinée pour adulte à tendance à se mettre à la portée
des enfants. Et, si le manga devient très populaire dans le milieu
étudiant, les comics de super-héros continuent de dominer le marché
de la bande dessinée américaine.
Continuez-vous
de dessiner des super-héros ?
Désormais,
je suis à la retraite et ne travaille plus pour le marché des
comics, même si ces derniers mois, j'ai dessiné des couvertures
pour les éditions Marvel. Je participe deux fois par mois à des
conventions de par le monde, comme ici le Paris Manga Show &
Sci-Fi comics et je fournis des renseignements aux fans qui me
sollicitent, mais je ne collabore plus de manière continue à des
séries.
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