mercredi 7 février 2018

Bob McLeod, dessinateur de comics passionné de western


La 25e édition du "Paris Manga & Sci-Fi Show" (3-4 février 2018) a été l'occasion pour les amateurs de comics américains de rencontrer leurs auteurs favoris. A l'image de Bob McLeod, qui a dessiné et encré de nombreux personnages chez DC Comics et Marvel : Batman, Hulk, Spider-Man, Superman, X-Men, Wonder Woman.  

"Un Indien au Phare Ouest" a interviewé Bob McLeod, alors que la série "The New Mutants" (1983), qu'il a illustrée chez Marvel Comics, sur un scénario de Chris Claremont, va être adaptée, pour la première fois au cinéma, au printemps 2018.


Enfant étiez-vous fan de bandes dessinées et de films western ?

Oui, ma BD western européenne préférée était celle du lieutenant Blueberry dessinée par Jean Giraud et j'ai grandi en regardant des westerns à la télévision. J'étais notamment un grand fan des séries Lone Ranger, Roy Rogers, Zorro. Mais, au cours de ma carrière de dessinateur, je n'ai jamais eu l'occasion de dessiner des westerns.

Comment expliquez-vous que la BD western a plus de succès en France qu'aux USA ?

C'est surprenant en effet. C'est dû au fait qu'ils ont eu du succès dans les années 1960, mais que dans les années 1970 à1980, le marché de la bande dessinée américaine a fait la part belle aux super-héros, alors qu'auparavant qu'il y avait des histoires de science-fiction, de monstres, de romances et de western. Bref, des tas de genres de comics. Et dans les années 1970-1980, tous ces genres de bande dessinée ont disparu, car tout était centré sur les super-héros et le western n'a pas survécu à ce raz-de-marée. Alors que pour les Européens, le genre conserve un petit côté exotique, alors qu'au Etats-Unis, il a été supplanté par des films de science-fiction, même si un film comme Star Wars peut être considéré comme un western de l'espace.

Comment expliquez-vous l'attirance du public pour les comics américains ?

A de nombreuses reprises, on a annoncé que les comics allaient disparaître. Je pense que les films inspirés de bandes dessinées attirent plus de lecteurs masculins et que les romans graphiques et les mangas attirent un lectorat majoritairement féminin. Ce qui explique que c'est surtout un public masculin qui fréquente les boutiques de comics. Mais, avec la réapparition de boutiques de bandes dessinées aux Etats-Unis, on voit plus de lectrices et d'auteures de comics. Après avoir connu des hauts et des bas, le genre comics renoue avec le succès.

Dans les années 1950, les comics étaient mal vus, aux Etats-Unis. Est-ce toujours le cas aujourd'hui ?

Même si on en a beaucoup parlé dans les années 1950, seule une minorité critiquait les comics et faisaient beaucoup de bruit autour de leur soit disante mauvaise influence sur les jeunes. C'est toujours le cas aujourd'hui, avec l'engouement des jeunes américains pour la bande dessinée. Aux Etats-Unis, nous avons deux marchés différents pour la bande dessinée. L'un destiné aux enfants, l'autre aux adultes. Alors qu'en France et en Europe, la frontière est plus floue. La bande dessinée pour adulte à tendance à se mettre à la portée des enfants. Et, si le manga devient très populaire dans le milieu étudiant, les comics de super-héros continuent de dominer le marché de la bande dessinée américaine.

Continuez-vous de dessiner des super-héros ?

Désormais, je suis à la retraite et ne travaille plus pour le marché des comics, même si ces derniers mois, j'ai dessiné des couvertures pour les éditions Marvel. Je participe deux fois par mois à des conventions de par le monde, comme ici le Paris Manga Show & Sci-Fi comics et je fournis des renseignements aux fans qui me sollicitent, mais je ne collabore plus de manière continue à des séries.

Propos et photo recueillis par Hervé CIRET, lors du "Paris Manga & Sci-Fi Show" 2018


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