dimanche 26 mars 2017

Quand des Indiens défient l'Europe



Dans le premier tome, "Ajay, la conquête de l'ancien monde", nous avons vécu le voyage de cet indien Taïno et de ses compagnons, de l'île d'Haïti jusqu'à Cadix, en Espagne. Dans ce second tome, "Ajay, dans l'ombre de l'Inquisition", le personnage principal se retrouve confronté à l'inquisiteur Torquemada, redoutable représentant de la religion catholique à la fin du 15e siècle. Un nouveau chapitre de cette surprenante uchronie (réinterprétation de la véritale Histoire) imaginée par Bruno Bulot, qui se poursuit dans toute l'Europe. Car, non seulement le souverain espagnol, mais aussi les rois Henri VII d'Angleterre, Maximilien Ier de Rome, Charles VIII de France et le Pape Alexandre VI voient d'un très mauvais oeil l'arrivée de ces Indiens arrivant de l'Océan Atlantique. Un espace maritime auxquel peu d'Européens ont accès à l'époque. Pour les autorités temporelles et religieuses, ces Indiens à la peau sombre sont l'incarnation même du Diable et celles-ci vont tout faire pour les éliminer. Leur chef Ajay va donc avoir fort à faire avec toutes ces grandes puissances qui ne vont pas cesser de lui tendre des embûches. Rencontre avec l'auteur, à l'occasion du salon du Livre de Paris (24-27 mars 2017).


Bruno Bulot, c'est un monde totalement inconnu d'eux que découvrent ces Indiens ?

"Ils sont motivés par le fait qu'ils veulent véhiculer des valeurs qui respectent l'homme et la nature et ne comprennent pas que des religions, comme la religion catholique et son bras armée l'Inquisition, puissent s'octroyer des droits et obliger des hommes à agir selon leur souhait. Un problème que l'on retrouve aujourd'hui, avec d'autres religions, où il y a toujours une volonté de domination et d'imposition d'un point de vue. Or, Ajay ne comprend pas comment des hommes capables de construire des navires puissent agir de la sorte. Pour lui, l'attitude la plus juste est de respecter son prochain et de préserver la nature en y prélevant juste ce dont on a besoin, pour vivre en harmonie avec elle."

Il s'agit donc d'un conte philosophique ?

"Absolument ! J'y fais allusion à des valeurs dont nous avons terriblement besoin aujourd'hui et que nous essayons, comme l'écologie, de retrouver. En ce domaine, mon héros apparaît comme un visionnaire. Mais, c'est aussi, parce que je souhaite un monde meilleur, à travers le personnage d'Ajay, même s'il est loin d'être parfait, mais qui possède des valeurs. Et, dans ce tome deux, j'ai fait en sorte que le lecteur ne lâche pas le livre, car à chaque fin de chapitre, il y a un rebondissement. Car, ma motivation, c'est avant tout le rythme et le suspens."
 
L'écriture de ce second tome est différente du premier ?

Ajay : tome 1
"Dans le premier tome, j'ai écrit à la première personne, car je parlais au nom d'Ajay, alors que dans le second tome, c'est un personnage qui voit tout ce qui se passe. Vous découvrez six histoires différentes qui commencent en parallèle et, au fur et à mesure que l'intrigue progresse, ces six histoires vont s'imbriquer pour ne plus faire qu'une seule et même histoire. Et le lecteur ne connaîtra le dénouement de ce deuxième tome qu'au dernier mot de la phrase finale. Donc, surtout ne pas lire la fin, avant d'avoir lu tout le reste."

Ce deuxième tome aura-t-il un prolongement ?

"L'histoire d'Ajay et des Indiens Taïnos va se poursuivre, dans un troisième tome, à paraître en mars 2018, dans lequel je ferai un petit clin d'oeil à mes lecteurs, mais ce ne sera pas une suite du second tome. Nous nous retrouverons cinq siècles plus tard, pour imaginer ce que serait devenu notre monde occidental, si les Indiens y avaient exercé leur influence cinq siècles auparavant, en Espagne, en y véhiculant d'autres valeurs."

La suite de ce deuxième tome ne sera donc publiée qu'en 2019, après le tome trois à venir en 2018. Car, si l'histoire d'Ajay se poursuit, d'autres personnages vont faire leur apparition, dans les prochains tomes. C'est donc une véritable saga que Bruno Bulot veut construire. Pas étonnant, quand on sait que plus jeune, cet auteur avait adoré l'histoire des "Rois Maudits" de Maurice Druon, dans laquelle il s'était identifié à des personnages attachants. D'où l'idée de cette saga "Ajay", afin de faire voyager le lecteur toujours plus loin.

"Ajay, dans l'ombre de l'Inquisition" de Bruno Bulot (Ibis rouge éditions)  

Propos et photos recueillis par Herve CIRET lors du salon du Livre de Paris 2017

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