Depuis sa tendre enfance, l'auteur et illustratrice Marie DIAZ est passionnée par le conte et l’univers des amérindiens. "Je suis tombée sur ce conte des indiens Mi'kmaq qui s’appelle « L’invisible », en faisant des recherches sur une autre histoire que j’avais illustrée, il y a quelques années, et dont je recherchais les origines que je n’ai finalement pas retrouvées. Mais, à cette occasion, je suis tombée sur ce conte et j’en suis tombée amoureuse." Comme tous les enfants de sa génération (Elle est née dans les années 70), Marie aime le western et les livres d’aventure et de voyage. Mais, c'est le dessin animé "Peter Pan" de Walt Disney qui a tout déclenché. "C’est le 1er film que j’ai vu au cinéma quand j’étais petite. Et même si les indiens y sont caricaturés, c’est une référence qui a compté pour moi."
Marie DIAZ avait déjà illustré un
conte amérindien, « Le voleur de
saisons », aux éditions PEMF. Mais, elle attendait une "rencontre":"Parce que ce n’est pas évident de
s’emparer d’une culture sur laquelle on a véhiculé beaucoup de clichés", confesse-t-elle. Aussi, elle souhaitait faire l’adaptation de ce conte, dans une démarche vraiment
respectueuse de la culture indienne. "J’ai lu beaucoup de documentation sur les indiens Mi'kmaq pour comprendre l’arrière-plan symbolique. J’ai également fait appel à une ethnologue vivant à Halifax (Nouvelle-Ecosse) qui a défendu toute sa vie la cause des
indiens Mi'kmaq, le docteur Ruth Holmes-Whitehead, qui a relu mon manuscrit traduit en anglais."
Pour notre illustratrice, le conte a un rôle à jouer à
toutes les époques et les âges de la vie. "Je pense que c’est une nourriture vitale. Son contenu symbolique continue à nous nourrir à travers les
destinations géographiques. Car, les motifs de contes voyagent d’un pays à l’autre."
Ce qui a touché Marie dans le conte "L'invisible", c’est sa dimension mystique", explique-t-elle. "C’est
une histoire d’amour, mais avec une forte dimension spirituelle. Parce que si l’on
découvre l’union de deux êtres, ces derniers sont aussi reliés à tout leur
environnement. Les humains ne vivent pas séparés du reste de l’univers, animé
ou inanimé. Car, pour eux, tout a une âme et tout est interconnecté. Et c’est
quelque chose auquel on doit à nouveau se relier aujourd’hui. Parce que tous
les choix que l’espèce humaine a fait nous ont poussé à la catastrophe au
niveau planétaire et maintenant on doit prendre la mesure des conséquences de
nos décisions. Et les contes peuvent nous aider à prendre conscience de la
façon dont nous sommes reliés à tout ce qui existe dans l’univers."
Le prochain album de Marie DIAZ sera un
retour à des sources médiévales et scandinaves, avec un conte qui s’appelle « Le
Prince dragon ». Elle l'avait entendu pour la 1ère fois au Festival
« Etonnants Voyageurs » lors d’une conférence de l’elficologue Pierre
Dubois. "Lui contait une version du nord de la France. Moi, j’ai fait ma propre
mixture, à partir de plusieurs sources différentes. Ce nouveau conte sortira à l’automne
2014, chez Belin, le même éditeur que « L’invisible », dans la
collection « Mille et un contes ».
Propos recueillis par Herve CIRET, durant le Festival Etonnants voyageurs 2014
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