Dans la foulée, Tony Joe enregistre avec des artistes hexagonaux, comme Joe Dassin, "le plus français des chanteurs américains" et son ami intime. Celui-ci publie même un album de reprises, en français, de certaines des chansons de Tony Joe, tel "High sheriff of Calhoun Parish" devenu "La fille du shérif". Tony Joe White adapte à son tour, en anglais, "Le marché aux puces", écrit par Joe Dassin et Claude Mesle en 1979, transformé en "The guitar don't lie". Titre que Joe Dassin reprendra plus tard en anglais, sorte d'hommage rendu à son ami Tony Joe.
Lors de sa venue à Brest, le 4 juillet 2006, jour de la fête nationale américaine, pour un concert au Vauban, Tony Joe White m'a accordé une interview. Celle-ci a été réalisée avec le concours, pour la traduction, de Robin Foster, musicien à Brest et de Thierry Charpentier pour les photos. Tony Joe White nous a quittés en 2018.
Comment
expliquez-vous votre histoire d’amour avec le public français
?
Je
pense que c’est parce que le public français m’a découvert,
il y a longtemps, quand je n’étais pas encore accompagné
d’un batteur et que je marquais la mesure sur la caisse d’une
guitare sèche, ce qui lui a fait apprécier la vérité
de ma musique.
C’est
aussi parce que vous êtes né dans une ancienne province française
?
Dans
le sud de la Louisiane, il y a un coin où vivent les Cajuns, les
travailleurs agricoles des champs de coton et ceux qui vivent dans le
delta. Et là, la nourriture n’est pas la même, la musique
n’est pas la même, c’est plus blues, plus "swamp"
(marécageux), alors que plus au nord, c’est plus jazz.
Vous
avez travaillé avec Joe Dassin qui a même interprété
certaines de vos chansons en français...
L’album que nous avons fait ensemble était super pour moi,
car tout ce qu'il faisait venait du cœur et avait véritablement
une âme. Nous étions vraiment sur la même longueur
d'ondes.
Vos
chansons ont souvent été reprises par de grands chanteurs...
Je crois que c’est parce que je suis revenu à la vérité
des chansons en me servant de mots et de thèmes simples, comme
l’amour, etc…. Et quand Ray Charles a entendu une de mes
chansons « Three for time », il a dit que j’avais
écrit ce morceau pour lui, car cette chanson parlait de sa vie.
Et quand on fait ce genre de musique, c’est normal que tous les
artistes veulent l’interpréter.
Herve CIRET
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