Jean-François
Gros est l’un des membres de France Street Rod Association, créée
en 1991, récemment reconnue par la Fédération française des
véhicules d’époque, qui regroupe 150 propriétaires européens et
3 000 véhicules. A Jonquières (Vaucluse), il exerce la profession
de garagiste spécialisé dans la restauration de véhicules de
collection d’exception, plus particulièrement d’origine
américaine. Nous l'avons rencontré lors du salon Rétromobile 2023.
Comment vous est venue la passion des Hot Rods ?
Depuis tout petit, j’ai toujours modifié, transformé des vélos, des mobylettes, des motos, des voitures. Ce qui fait qu’ayant toujours rêvé d’avoir un véhicule ancien doté de performances d’automobiles actuelles, j’ai voulu faire l’acquisition d’un hot rod [Bielle chaude].
C’est une voiture américaine des années 1920 à 1950, principalement des Ford des années 1930. Ce qui a révolutionné le mouvement Hot Rod, c’est la sortie par le constructeur américain, en 1932, d’un modèle équipé en grande série d’un moteur V8. Ce mouvement s’est surtout développé, au lendemain de la Seconde guerre mondiale, lorsque les jeunes de l’époque ont commencé à faire des courses de voiture dans les rues. D’une part, des courses de 400 mètres départ arrêté avec des Dragsters. D’autre part, des courses de vitesse pure, El Mirage. Puis, le Street Rod, qui met en avant l’aspect esthétique du véhicule. A partir de là, des passionnés ont créé des répliques avec des carrosseries en métal ou en polyester et même récupéré des matrices de chez Ford, afin de les reconstruire.
Y a-t-il des règles précises pour concevoir un Hot Rod ?
Le principe de base, c’est de fabriquer des autos fonctionnelles, qui roulent, peuvent vous amener n’importe où en toute sécurité, tout en étant jolies à regarder. Cela veut dire des freins, des clignotants, un klaxon, des phares adaptés, afin de répondre à la législation française. J’ai été le premier en France à faire immatriculer légalement un Hot Rod, sans qu’il soit équipé d’ailes de carrosserie. Nous nous basons sur la démarche de l’administration suédoise qui, étape par étape, accompagne le particulier qui conçoit un hot rod et ne lui demande pas des rectifications, à posteriori. Ce type de construction a un coût, car ce sont des voitures faites sur-mesure et nécessitant plusieurs milliers d’heures de travail. Dans un garage, à 74 € de l’heure hors taxes, cela représente une somme. On travaille sur des véhicules de plus de 30 ans, considérés de collection, et ayant une certaine valeur. Donc, les assurer est très spécifique, car il s’agit de véhicules modifiés.
Propos et photos recueillis par Herve CIRET
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