La commémoration, ce 5 mai 2021, du bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte est l'occasion de revenir sur un épisode méconnu de la fin de son règne. Un épisode qui aurait pu
changer la face de l'Histoire ! En effet, en juin 1815, au lendemain de la
bataille perdue de Waterloo, l'empereur déchu a bel et bien envisagé de fuir la France pour se réfugier en Amérique.
Alors qu'il vient d'abdiquer en faveur de son fils
et que le gouvernement provisoire lui intime l'ordre de quitter Paris, Napoléon se rend au château de Malmaison, où sa première épouse Joséphine, entre temps décédée, s'était
installée après leur divorce. Durant quinze jours, sa
belle-fille la reine Hortense y accueille l'ex-souverain. Le temps pour le
général Comte Bertrand, en charge de l'intendance de Napoléon, de
préparer ses bagages et d'organiser son transport par bateau, afin de
rejoindre les Etats-Unis.
Dans ce but, deux frégates sont mises à la disposition de Napoléon,
en rade de l'île d'Aix, au large de la Rochelle. Mais, les passeports
n'étant pas délivrés par les autorités, l'ex-empereur comprend qu'on ne le
laissera pas quitter la France en homme libre. Se refusant à fuir
illégalement, caché dans un tonneau comme on le lui propose, le 15 juillet 1815, Napoléon
monte à bord d'un vaisseau anglais. Sa fuite en Amérique aura été sa
dernière utopie.
Joseph, le frère aîné de l'empereur déchu, ainsi que des
généraux proscrits, ont eux plus de chance et s'établissent en
Pennsylvanie, en Alabama et au Texas, où les rejoignent des ex-soldats
de la Grande armée. Plus modestement, et à leur manière, certains impriment
la marque napoléonienne dans le Nouveau Monde. Ainsi, ce sera un
grand-neveu de Napoléon, Charles-Joseph Bonaparte, qui fondera le célèbre
Federal bureau of investigation (FBI) en 1908.
Adolescent,
le futur Napoléon se passionnait déjà pour les victoires de Washington.
Un peu plus tard, son directeur des études militaires, qui avait
combattu en Amérique aux côtés de La Fayette, entretînt cette "flamme
américaine". Ce qui n'empêcha par l'empereur - après une tentative d'expédition avortée depuis Haïti -
de vendre l'immense territoire de la Louisiane aux Américains, le 3 mai
1803, pour 5 millions de dollars. Ceci, afin qu'il ne tombe aux mains, ni des
espagnols, ni des anglais. Maigre consolation, la législation de cet
état reste basée sur le code napoléonien.
Herve CIRET
A lire également le dossier "Napoléon et l'Amérique"
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