L'originalité de cette bande dessinée - qui vient d'être publiée chez Futuropolis - c'est, à la fois, d'être écrite par un témoin direct des faits et d'évoquer un sujet encore tabou aux Etats-Unis : l'internement des Américains d'origine japonaise, lors de la Seconde guerre mondiale.
Son auteur, George Takei - qui avait 4 ans au moment des faits en 1942 - vit avec sa famille à Los Angeles (Californie), quand il est interné, dans le camp de Rohwer (Arkansas), avec 8 500 autres de ses compatriotes. Sur l'ensemble du territoire, ce sont 120 000 ressortissants japonais ou Nippo-Américains qui sont ainsi déportés dans une dizaine de centres de détention, répartis sur 8 états.
Suite à l'attaque surprise japonaise de la base navale de Pearl Harbor, dans le Pacifique, en 1941, les Etats-Unis sont entrés en guerre. Aussitôt, les Américains d'origine japonaise - dont une grande partie vit sur la côte Ouest - sont désignés par les autorités comme
l’ennemi intérieur, les traitres qu'il faut à tout prix isoler du reste de la population.
Accompagné dans son récit par Justin Eisinger et Steven Scott et Harmony
Becker au dessin, dans Nous étions les ennemis, George Takei raconte (interview ci-dessous) son enfermement sans procès, sur le sol de son propre pays. La similitude avec d'autres internement en Europe, à la même époque, est palpable.
George Takei n'est
pas un inconnu. Acteur, il s'est fait connaître du grand public par son rôle de M. Sulu, dans la première série TV Star
Trek. Il a également joué dans les séries Hawaï police
d'État, Mission impossible et La Quatrième Dimension.
Après avoir participé aux six premiers
films Star Trek tirés de la série télé, George Takei s'est investi en politique en se préoccupant des minorités
sino-américaines.
Herve CIRET
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