dimanche 12 janvier 2020

Quand Clémenceau enseignait le français aux Etats-Unis


Accueil triomphal de Georges Clémenceau à New-York en 1922

L'exposition consacrée au peintre Gilbert Bellan, au musée Clémenceau à Paris, jusqu'au 1er février 2020, est l'occasion de découvrir le passé américain méconnu de l'homme politique, surnommé le "Père-la-Victoire" durant la Première guerre mondiale. En effet, si l'artiste réalise quelques  instantanés de Clémenceau, lors de son embarquement au Havre pour l'Amérique, en 1922, dans le cadre d'une tournée de conférences, le politicien ne découvre pas ce pays. Cinquante-sept ans auparavant, au lendemain de la guerre de Sécession, il y a déjà séjourné durant quatre ans. 

Georges Clémenceau en 1864
Mary Plummer
Celui qui affirmait "Les Français ne voyagent pas assez et vivent dans le dédain de la géographie" traverse l'Atlantique en 1865, à 24 ans, à la suite d'un chagrin d'amour.  

Enseignant de français et d'équitation dans un lycée de jeunes filles à Standford (Connecticut), il y apprend l'anglais, témoigne de la reconstruction du pays après la guerre de Sécession, en tant que correspondant du journal "Le Temps", et fait la connaissance de Mary Plummer, l'une de ses élèves, qu'il épouse à New-York en 1869 et qui lui donne trois enfants. 

Après leur divorce en 1876, cette dernière retourne aux Etats-Unis, avant de revenir à Paris, où elle gagne sa vie en guidant les touristes américains. Elle y décède en 1922 et est enterrée au cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine), où sa tombe a aujourd'hui disparu.



Voyage de Clémenceau aux Etats-Unis en 1922

En 1922, deux ans après avoir cessé toute activité politique, mais inquiet de la non ratification par les Etats-Unis du traité de Versailles mettant fin à la Première guerre mondiale, Georges Clémenceau - bien que n'ayant aucun mandat officiel - retourne en Amérique y donner des conférences dans une dizaine de villes. Il y est accueilli triomphalement. Deux ans auparavant, un quartier de la cité ouvrière de Cottonwood (Arizona) a été baptisé du nom de "Clemenceau" par James Stuart Douglas, propriétaire de la mine de cuivre de la localité et grand admirateur de l'ex-Président du Conseil français

Grand Cabinet de Clémenceau photo @h.ciret

Aussi, en 1926, quand le mécène américain apprend la mise en vente de l'immeuble, dans lequel Clémenceau loue un appartement depuis 1896, il s'en rend acquéreur, afin que l'ancien Président du Conseil puisse y demeurer. Deux ans après le décès de Clémenceau en 1929, lappartement est ouvert au public et géré par une fondation dont le but est de perpétuer le souvenir de l'homme politique. Grâce aux enfants de Clémenceau - qui ont accepté de faire donation du mobilier, des tableaux et des objets - le lieu a été conservé dans l'état où il se trouvait le jour du décès de Georges Clémenceau.

Herve CIRET

Conférence sur Gilbert Bellan, peintre de Clémenceau, le 23 janvier 2020 à 17h45 au Musée Clémenceau

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