La bataille de la Châteauguay, qui oppose Canadiens et Américains, le 26 octobre 1813, à 50 km de Montréal, sur les hauteurs du fleuve Saint-Laurent, est
peu connue du public français. Pourtant, elle est considérée comme l'un
des hauts faits d'armes de l'Histoire canadienne. Elle a pour cadre un conflit également mal connu, la seconde guerre d'indépendance (1812-1815), qui opposa l’Empire britannique aux États-Unis.
Profitant du fait que les Anglais sont mobilisés en Europe par les guerres contre l'empereur Napoléon Ier, les Américains leur
déclarent la guerre, le 18 juin 1812, afin d'envahir les territoires
canadiens, peuplés depuis 40 ans, d'anglophones entretenant avec eux des relations culturelles et
commerciales. Leur but : prendre la ville de Montréal, afin d'asphyxier l'approvisionnement du reste du Canada.
Commandées, non par un anglophone, mais par un Québécois, le lieutenant-colonel Charles-Michel de Salaberry, les troupes canadiennes, composées de 1 800 miliciens et volontaires francophones et de 180 Indiens Mohawks et Hurons, affrontent une force de 3 000 hommes, commandée par le brigadier-général américain, Wade Hampton. Mais, pour faire illusion, car ses troupes sont en sous-nombre, le chef des troupes canadiennes demande aux
Amérindiens de faire diversion, en criant et en courant dans les bois alentours et fait
sonner le clairon, comme pour annoncer l'arrivée de renforts. Le coup de bluff produit son résultat. Les Américains, croyant leurs adversaires aussi nombreux qu'eux, se retirent du champ de bataille, avant de regagner les Etats-Unis, trois jours plus tard.
Ironie de l'Histoire, le lieu de la bataille de la Châteauguay, aujourd'hui localisé sur le village de Howick (650 habitants sur moins d'1 km2), à la confluence de la rivière Chateauguay et de celle des Anglais, est devenu Québécois. Donc, ni américain, ni britannique, mais francophone, comme un hommage rendu à ceux qui ont défendu ce bout de territoire canadien.
Herve CIRET
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