samedi 30 mars 2019

Agnes Varda : quelque chose en elle de Californien




Suite à sa disparition, le 29 mars 2019, à l'âge de 90 ans, le "New York Times" rendait hommage à Agnès Varda, en titrant la "Grande Dame of French Cinema". En effet, à partir de 1967, la réalisatrice française a vécu et tourné des films aux Etats-Unis, aux côtés de son époux, le réalisateur Jacques Demy (Les Demoiselles de Rochefort). "A chacun de nos séjours en Californie, Jacques et moi avons connu Los Angeles, les plages de Venice et de Santa Monica", se souvenait Agnès Varda. "Elles ont été nos décors de vie et de films."

Jacques Demy vient de réaliser la comédie musicale, "Les Parapluies de Cherbourg" (1963), et s'apprête à tourner son premier film américain, "Model Shop" (1968), véritable déclaration d'amour à la mégalopole californienne. "En arrivant à Los Angeles, je n’avais pas de but", reconnait Agnès Varda, "mais j’ai été fascinée par cette ville, l'incroyable renouveau qui s’en dégageait, les contrastes, le bouleversement des comportements."


Durant son séjour californien, entre 1967 et 1980, Agnès Varda tourne cinq films dont l'histoire se déroule à Los Angeles. Le court-métrage "Uncle Yanco" retraçant sa rencontre avec son oncle vivant aux Etats-Unis. Puis, "Black Panthers" sur le procès d'un leader du mouvement activiste noir. Et, "Lions Love (... and Lies)" mettant en scène un trio de hippies qui, tout en faisant l'amour et en se droguant, vivent l’assassinat de Robert Kennedy en direct à la télévision. "Mur Murs" (voir vidéo ci-dessous) évoque les  peintures murales de Los Angeles, réalisés par les  habitants d'origine mexicaine. Enfin, "Documenteur", sur les mésaventures d'une Française, séparée de son mari, et de son fils, à la recherche d'un logement dans la mégalopole californienne.

Ayant rencontré Harrison Ford en 1966 - à l'époque acteur américain en devenir - lors du casting de "Model Shop" (1968), Agnès Varda lui fera interpréter un petit rôle, dans son film "Les Plages d'Agnès" (2008). Petite revanche de la réalisatrice française sur le refus, vingt ans plus tôt, du producteur du premier film américain de son mari d'engager Ford dans le premier rôle. En 2017, Hollywood consacre la carrière d'Agnès Varda par un "Oscar" d'honneur. "Pour Hollywood, je suis un gadget cinématographique, car je ne suis pas bankable", déclare-t-elle alors." Je veux qu'on se souvienne de moi comme une petite française déterminée."
 

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