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jeudi 7 février 2019

Il y a 502 ans était fondée la ville du Havre


Connue pour avoir été presque entièrement détruite par des bombardements en 1944, la ville normande du Havre, à l'embouchure de la Seine, célèbrait le 7 février 2019 les 502 ans de sa fondation. L'occasion de découvrir le passé américain de ce port, voulu par le roi François 1er, afin d'établir des relations commerciales avec le Nouveau Monde.

Dès 1524, c'est du Havre que l'explorateur florentin, Giovanni Verazzano, missionné par François 1er, s'embarque pour découvrir une nouvelle route maritime vers l'Ouest et accoste sur les rives de la future Caroline du Nord. En 1562, c'est le capitaine Jean Ribault qui part du port havrais pour établir une colonie protestante en Floride. À la fin du 16e siècle, les relations commerciales entre Le Havre et l'Amérique s'intensifient. Cuirs, sucre  et tabac américains transitent par le port normand.


Au 18e siècle, la guerre d’indépendance américaine, entre insurgés et britanniques, accroît l'activité portuaire du Havre. En 1779, des troupes, des munitions et des armes y sont embarquées et envoyées vers les nouveaux États-Unis. Dès 1784, la première ligne régulière maritime "Le Havre-New York" entre en service. L'année suivante, Benjamin Franklin, le représentant du gouvernement américain en France, fait escale au Havre. En 1831, l'homme politique et historien, Alexis de Tocqueville s'y embarque pour aller étudier le système pénitentiaire américain et en revient avec les informations qui lui servent à rédiger son best-seller "De la démocratie en Amérique". 


Entre la fin du 19e siècle et le début du 20 siècle, mise à part la guerre de Sécession qui ralentit les échanges, Le Havre connaît son âge d'or, durant lequel la ville se développe. Suite à l'abolition de l'esclavage, son port a délaissé la traite des Noirs, mais demeure un point de passage obligé pour les candidats à l'émigration vers l'Amérique. En 1913, 20% des passagers quittant Le havre ont pour destination les Etats-Unis. C'est le début des grands voyages transatlantiques, qui font la fierté des Havrais. En 1935, le paquebot "Normandie", alors le plus grand du monde, relie le Havre à New-York. Mais, les menaces de la seconde guerre mondiales se profilent à l'horizon.


Durant la seconde guerre mondiale, le port normand est la cible de plus d'une centaine de bombardements des Alliés. Car, les Allemands y ont implanté une base navale fortifiée, afin de préparer l'invasion de l'Angleterre. Avant de quitter la ville, ils en détruisent les infrastructures portuaires, minent la rade et l'estuaire et coulent 350 navires. 

Mais, en septembre 1944, afin de favoriser la progression des troupes débarquées en Normandie, trois mois plus tôt, les Alliés bombardent le centre-ville et le port. Le bilan est lourd : 5 000 morts, 150 hectares totalement rasés. Le Havre est la grande ville la plus détruite de France. 


La destinée américaine du port prend fin, en 1974, avec l'arrêt de la ligne Le Havre-New-York, à bord du paquebot France, seulement quatre traversées ayant eu lieu depuis. En juin 2017, à l'occasion des 500 ans de sa fondation, la ville a renoué avec les voyages transatlantiques, en proposant de relier Le Havre à New-York, à bord du paquebot "Queen Mary 2", à l'occasion d'une course au large inédite. Tous les deux ans, depuis 1993, la Transat Jacques Vabre prend son départ du Havre, à destination de Salvador de Bahia au Brésil. Et la ville préserve son lien littéraire avec l'Amérique, à travers le festival "Le goût des autres".

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