Jean d'Ormesson - Janvier 2017 - |
"Tout
le bonheur du monde est dans l'inattendu", a
un jour déclaré le voyageur infatigable qu'était Jean d'Ormesson,
décédé le 5 décembre 2017,
à l'âge de 92 ans. En
effet, bien que né à Paris, en 1925, ce fils de diplomate - du fait de la profession de son père - voyage
dès l'âge de trois semaines, direction l'Allemagne, où il vit
jusqu'à l'âge de 8 ans. Ensuite, le futur écrivain réside en
Roumanie, où il apprend à skier dans les Carpates.
A
la veille de la Seconde guerre mondiale, son père étant nommé
ambassadeur de France au Brésil, Jean D'Ormesson découvre
l'Amérique du Sud. "Je me souviens du carnaval de
Rio, de la plage d'Ipanema, alors vierge de constructions",
témoigne-t-il en 2016, en
fredonnant
"Mamãe eu quero dá a chupeta…",
un air entendu au
carnaval de Rio qu'il a conservé en tête, malgré les années.
L'Amérique du Nord, Jean d'Ormesson s'y rend, en tant que haut fonctionnaire. Il est
membre
de la délégation française à plusieurs conférences
internationales, notamment en 1948, à l'Assemblée générale des
Nations unies à New-York. Evoquant les
Etats-Unis, dans une interview en 2016, il avoue : "Ce
pays me fait peur, car l’argent y a plus de valeur que la culture."
De
1950 à 1952, Jean d'Ormesson est secrétaire général de l'Unesco
et fait partie ensuite de
plusieurs cabinets ministériels de 1958 à 1965. Ce
qui a fait voyager Jean d'Ormesson ? "Les noms
des lieux", reconnaît-il. "Certains me
rendaient fou, il fallait que j'y aille ! Comme Peschawar, au
Pakistan, Mamallapuram, en Inde, ou encore Chichicastenango, au
Guatemala." L'écrivain reconnaît être souvent parti sur
un coup de tête. "Le vendredi soir, avec l'écrivain
Jean-François Deniau, on pouvait décider d'aller à Rome. On
roulait toute la nuit, on voyait le jour se lever à Portofino et on
déjeunait place Navone, à Rome. On ne restait pas plus de huit
heures et on repartait."
Son
prochain
grand voyage, Jean
d'Ormesson l'envisageait en compagnie de son
ami, l'historien et
académicien Marc
Fumaroli, qui
a notamment enseigné à l'Université de Chicago.
Après
avoir sillonné l'Inde
à ses côtés, l'écrivain
voulait découvrir avec lui le
Laos et le Cambodge. « Les
lieux qui réunissent paysage et culture, voilà ce qui m'attire », avouait-il.
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