samedi 4 mars 2017

L'influence américaine de Jean-Christophe Averty


Célèbre pour ses émissions iconoclastes, le producteur-réalisateur de télévision, Jean-Christophe Averty, décédé le 4 mars 2017, à 88 ans, a souvent trouvé son inspiration aux Etats-Unis, où il a commencé sa carrière. Au début des années 1950, à 22 ans, une fois son diplôme de l'Institut des hautes études cinématographiques (aujourd'hui la Fémis) en poche, le jeune Averty traverse l'Atlantique pour aller travailler, en tant que banc-titreur, aux studios Walt Disney, à Burbank (Californie). 

La connexion de Jean-Christophe Averty avec les Etats-Unis s'est faite, dans les années 1940, au travers de sa passion pour le jazz, dont il était un grand collectionneur de 78 tours. "Avec leur théâtre, leurs romans et une partie de leur cinéma, le jazz est ce que les États-Unis d'Amérique ont produit de meilleur, car, ils n'ont pas que des défauts, heureusement", expliquait le réalisateur, en 2004, au journal L'Humanité. Pas étonnant que Jean-Christophe Averty soit le premier réalisateur français de télévision a avoir filmé le premier concert de jazz, en 1958, à Cannes (Alpes-Maritimes). "Pour avoir couvert tous les Festivals de jazz d'Antibes ou de Nice, entre 1958 et 1990, je sais que c'est une musique, où il n'y a aucun racisme, ni musical ni ethnique."


Les Verts Pâturages (1964)
Dès ses débuts, le talent avant-gardiste de Jean-Christophe Averty est reconnu aux Etats-Unis. Son émission de variété controversée, "Les Raisins verts" (1963) y est récompensée, en 1964, par un "Emmy Award" (voir vidéo ci-dessous), qui lui est remis, ainsi qu'à la présentatrice Michèle Arnaud, par l'Academy of Television Arts and Sciences qui, depuis 1949, honore les meilleures émissions et les meilleurs professionnels de la télévision américaine. 

La même année, c'est une pièce de théâtre américaine, "The Green Pastures", créée en 1930 à Broadway, que le réalisateur français adapte à la télévision, sous le titre "Les Verts Pâturages". Une transposition de La Bible, dans un milieu afro-américain, sorte de leçon de catéchisme racontée aux enfants d'une école en Louisiane, non dénuée d'humour, Averty oblige.  

En 1966, c'est suite au visionnage d'un extrait d'une émission de Jean-Christophe Averty, diffusée aux Etats-Unis et dans laquelle elle apparaît, que Walt Disney propose à la chanteuse France Gall d'incarner, au cinéma, "Alice au Pays des merveilles", dans une version adaptée de son célèbre dessin animé. Mais, Walt Disney décédant le 15 décembre 1966, le projet ne voit pas le jour. La comparaison avec l'héroïne de Lewis Caroll n'est pas sans fondement, France Gall apparaissant, à l'époque, sur ses pochettes de disques, guitare à la main, ruban rouge dans les cheveux, aussi charmante et innocente qu'une héroïne de dessin animé.





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