Parmi les 186 galeries qui exposent à la 43e édition de la Foire internationale d'art contemporain de Paris (FIAC), 53 sont françaises et 34 américaines. Cependant, alors que nombre de ses homologues européennes s'installent habituellement, à New-York ou Los Angeles, une galerie parisienne a décidé de parier sur les artistes texans, en s'implantant temporairement, à Dallas (Texas).
"En matière d'art contemporain aux Etats-Unis, on pense évidemment à
New-York, à Los Angeles et à la Californie", reconnaît Anna Kraft, coordinatrice des expositions de la galerie Frank Elbaz. "Mais, nous n'avions pas envie de créer une galerie de plus à New-York, où leur nombre est déjà très important. Quant à Los Angeles, souvent comparée à Berlin, c'est un lieu où
de nombreux artistes ont installé leur atelier. Mais, on n'y trouve
pas forcément beaucoup de collectionneurs."
Or, Dallas, où la galerie française s'est implantée, regorge de
collections publiques et d'institutions privées phénoménales, comme celles du Dallas Contemporary, du Nasher
Sculpture Center et de la Rashkovsky House. Les oeuvres des artistes texans sont-elles fortement influencées par leur environnement ? "Cela
dépend de chacun des artistes, mais, consciemment ou inconsciemment,
leur origine géographique influe sur leur travail, sans qu'on y
retrouve forcément une allusion, à l'univers des cow-boys, car, le Texas, ne se résume pas à ce cliché."
@ Will Boone |
C'est pourquoi, les
artistes texans ne sont pas pénalisés par les idées préconçues
que pourraient avoir sur eux certains européens. "Car, cela dépend des
opportunités et de la qualité de leur travail", indique Anna Kraft. "Mark
Flood, par exemple, a très bien réussi à percer, Robert Rauschenberg est devenu
une véritable référence et la renommée de Will Boone n'est plus à
faire. Ce qui fait que ces artistes texans n'ont pas de mal à vendre leurs
toiles en Europe."
@ Mark Flood |
Si parfois des artistes quittent leur
Texas natal, afin de s'installer dans des centres de création, à priori plus attractifs, tels New-York ou Los Angeles, d'autres, comme Mark Flood, basé à Houston, décident de rester au Texas. "Ce dernier s'exprime,
surtout sur toile, mais associe souvent ses œuvres, avec des
installations dans l'espace." Fondateur d'un groupe punk, dans les années 1980, Mark Flood, a dû exercer nombre de petits boulots (employé chez Texaco, aide-enseignant, assistant vidéo, etc), avant de pouvoir vivre de son art.
Si la galerie Frank Elbaz s'intéresse à des artistes de différentes
provenances, c'est que depuis sa création, en 2002, elle travaille, à la fois,
avec des artistes français et américains. Depuis, elle s'est également investie sur la scène
conceptuelle de Zagreb, en association avec des artistes croates.
Propos recueillis par Herve CIRET, lors de l'édition 2016 de la Foire internationale d'art contemporain
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