La
bande dessinée western n'en finit pas de puiser ses idées de
scénario dans l'histoire américaine. Cette fois-ci, ce sont les
photographes de l'Ouest, à l'image d'Edward Curtis, qui ont inspiré à Thierry Murat, ce "Etunvan, celui qui regarde" (Futuropolis). Cependant,
il ne s'agit pas d'une biographie en BD de "l'attrapeur
d'ombres", comme le surnommaient les Sioux. Car, le récit
proposé n'est pas inspiré du vécu de ce célèbre photographe.
Nous
sommes en 1867. Joseph Wallace, 33 ans, père de famille et
photographe, à Pittsburgh, sur la côte Est des Etats-Unis, rejoint
une expédition scientifique mandatée par le gouvernement, qui se
dirige vers les Montagnes Rocheuses. Son but : cartographier de
nouveaux territoires et découvrir de nouveaux gisements d'or et de
charbon, mais aussi de nouvelles terres à coloniser. Wallace a pour
mission de photographier les régions traversées. L'occasion, pour
la première fois, de côtoyer des Indiens Sioux
Oglalas. Une rencontre qui bouleverse sa vie et sa manière de
travailler. Au point que Wallace devient Etuvan, celui-qui-regarde,
et dénonce, avec son appareil photo, le génocide amérindien. D'où le
souhait, non plus de reproduire la réalité rencontrée, mais de la
sublimer, afin de décrire la beauté d'un monde qui se meurt.
Entre
la fin du 19e et le début du 20e siècle, Edward Curtis a entrepris un immense travail anthropologique, auprès de nombreuses tribus
amérindiennes. Celui-ci s'est soldé par la prise de plus de 50 000
photographies, principalement des portraits, accompagnées de notes,
d'enregistrements sonores et de films. Même si la démarche de Curtis n'est pas exempte d'idéalisation
et de mise en scène - nombre de clichés ont été retouchés – son travail n'en demeure
pas moins un témoignage inestimable sur des coutumes et des modes
vestimentaires qui, sans lui, seraient aujourd'hui oubliés.
"Etunvan, celui qui regarde" de Thierry Murat chez Futoropolis Feuilletez quelques planches
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