Nous vous avons fait vivre l'édition 2016 du salon du livre de Paris (17-20 mars), à travers le regard d'éditeurs, d'auteurs américains ou écrivant sur les Etats-Unis et présents à cet évènement. Nous terminons ce tour d'horizon par un ex-diplomate français que l'Amérique a inspiré.
Alain
Briottet a été diplomate, en Europe, en Asie et en Amérique, où
il était en poste à Boston. Cette ville de la côte Est des
Etats-Unis lui a inspiré douze nouvelles, soit douze portraits,
regroupés dans « Boston, un hiver si court »
(éditions du Rocher), son premier livre publié. Des hommes et des
femmes côtoyés, dans les années 1980, dans un bureau, au concert,
dans un club de jazz ou le temps d'une balade dans la rue. « Parmi
les personnes rencontrées, j'ai eu la chance de faire la
connaissance du père Mauricette, un franco-américain d'origine
québécoise, qui avait été prêtre au début de la carrière de
Jack Kerouac et l'a retrouvé lorsque ce dernier est revenu, à la
fin de sa vie, dans sa paroisse d'Hallowell. »
Selon ce prêtre, l'auteur de « Sur
la route »
serait demeuré chrétien, en dépit de toutes ses expériences,
notamment avec la drogue.
Pour
l'ancien diplomate, l'écriture est presque une seconde nature. « Au
Quai d'Orsay , on écrit beaucoup, des notes, des télégrammes. Il y
a donc une tradition d'écriture, encore respectée de nos jours,
malgré l'arrivée du numérique ».
Pour écrire ses premières nouvelles sur Boston, Alain Briottet
avoue avoir été très influencé par le livre de Raymond Carver,
« Les
vitamines du bonheur ».
« L'idée
m'en est venue, dans les années 1980, juste après avoir quitté mon
poste à Boston, alors que j'avais été nommé à Rangoon, en
Birmanie, au moment où les militaires avaient pris le pouvoir.
Comme nous étions soumis à un couvre-feu, j'avais du temps libre
pour écrire. »
Mais,
la première rencontre d'Alain Briottet avec l'Amérique a été
« bombastic », comme disent les américains, autrement
dit grandiloquente. « C'était
en 1976, lors de la visite officielle du président Valéry Giscard
d'Estaing aux USA, je travaillais alors au cabinet du ministre
français des affaires étrangères, Jean Sauvagnargues », se
souvient l'ancien diplomate.
Auparavant, Alain Briottet avait lu beaucoup d'écrivains américains. Car, il appartient à la génération de l'après-guerre, une époque où la télévision n'existait pas, et où l'on trouvait énormément de traduction de romans américains. Egalement, de nombreux films sous-titrés en français projetés dans les cinémas de quartiers à Paris. « On voyait tous les westerns, notamment ceux avec Alan Ladd qui m'ont beaucoup marqués, comme L'Homme des Vallées perdues et ceux avec Gary Cooper et Tyrone Power. Et, puis toutes les comédies américaines qui sortaient. Donc, comme beaucoup de jeunes de ma génération, l'Amérique m'a fait rêver. »
Auparavant, Alain Briottet avait lu beaucoup d'écrivains américains. Car, il appartient à la génération de l'après-guerre, une époque où la télévision n'existait pas, et où l'on trouvait énormément de traduction de romans américains. Egalement, de nombreux films sous-titrés en français projetés dans les cinémas de quartiers à Paris. « On voyait tous les westerns, notamment ceux avec Alan Ladd qui m'ont beaucoup marqués, comme L'Homme des Vallées perdues et ceux avec Gary Cooper et Tyrone Power. Et, puis toutes les comédies américaines qui sortaient. Donc, comme beaucoup de jeunes de ma génération, l'Amérique m'a fait rêver. »
En 2016, l'actualité d'Alain Briottet l'amène loin de l'Amérique, avec la parution de « Sine Die » (éditions Illador). Un hommage à son père officier de réserve, fait prisonnier en 1940, en Allemagne, durant cinq ans. « Je pense que l'histoire française a complètement oublié tous ceux avec lesquels mon père a été détenu dans ces camps. Je souhaitais donc rétablir une vérité et accomplir un devoir de mémoire vis à vis de lui. Car, je pense que tous ces hommes n'ont pas eu la reconnaissance de la nation qu'ils auraient dû avoir. »
A lire également L'Amérique au salon du livre de Paris Reportage et photo : Herve CIRET
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