C'est l'une des grandes voix de la littérature américaine qui vient de disparaître. Né en 1937, dans le Michigan d'une mère suédoise, Jim Harrison (photo Aaron Lynett/Toronto Star) a longtemps séjourné entre son état natal et le Montana (The Big Sky State), avant de s'installer sous des cieux plus cléments l'hiver, à Patagonia, en Arizona, où il s'est éteint, le 26 mars 2016, à l'âge de 78 ans, victime d'une crise cardiaque.
Amateur de bonne chair et de bon vin, l'écrivain appréciait beaucoup la France, où il était une véritable légende vivante. C'est ainsi qu'il est venu à deux reprises (1997 et 2000) à Saint-Malo, en Bretagne, à l'occasion du festival du livre et du film Etonnants Voyageurs. Passionné de pêche en rivière, il avait connu le succès en 1979, avec son recueil de trois nouvelles, "Légendes d'automne" et l'adaptation au cinéma de la nouvelle éponyme, avec Brad Pitt dans le rôle principal. Le destin de trois frères partis faire la guerre en France en 1917.
"Les personnages de Jim Harrison sont des héros, au sens propre du terme. Ils sont d'autant plus fascinants que notre temps semble avoir relégué l'héroïsme au magasin des accessoires", écrivait Serge Lentz, en 2009, en préface d'une édition limitée (10/18) de ce recueil. Le style d'Harrison était, à la fois, maîtrisé et simple. "La forme même de sa narration a quelque chose de magique dans le dépouillement et la concision", ajoutait le préfaceur. La disparition de ce monument de la littérature américaine est l'occasion de redécouvrir son oeuvre : de "Dalva" et sa suite, "La route du Retour" à "Pêchés capitaux", son dernier roman, paru en 2015. En passant par "L'été où il faillit mourir", "Retour en terre", ou "Les Jeux de la nuit" qui signait le retour du presque double d'Harrison, "Chien Brun". Cette phrase en introduction du chapitre 3 de "Légendes d'Automne" résume bien, selon moi, la philosophie de vie de "Big Jim", comme on le surnommait : "Il y a peu de choses à dire au sujet du bonheur; il se contente d'être lui-même, placide, presque somnolent. C'est un état que l'on adopte d'un coeur léger, mais avec un esprit parfois torturé."
Herve CIRET
A lire l'excellent article des Inrocks et à voir les interviews vidéos de Jim Harrison, à l'occasion du festival Etonnants voyageurs de Saint-Malo.
A lire également, l'interview de Jim Harrison, en 2004, dans le Montana, par Jean-Claude Desjacques et Michel Pronost et à voir ci-dessous, le reportage du malouin François Busnel (La Grande Librairie, France 5)
A lire également, l'interview de Jim Harrison, en 2004, dans le Montana, par Jean-Claude Desjacques et Michel Pronost et à voir ci-dessous, le reportage du malouin François Busnel (La Grande Librairie, France 5)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire