Le
Musée d’Orsay à Paris propose deux expositions qui vont vous mettre complètement à l'Ouest : « Gustave Doré, l’imaginaire au pouvoir »
jusqu’au 11 mai 2014 et « Van Gogh/Artaud,le suicidé de la société » jusqu’au 7 juillet 2014. Deux expositions
qui ont en commun d’avoir un lien avec le Far-West américain et... camarguais.
Gustave Doré… adoré en Amérique
Dès
la fin des années 1850, des gravures de Gustave Doré sont publiées aux
Etats-Unis. La parution, en 1864, de « La
légende du juif errant », puis deux ans plus tard de la « Sainte Bible » illustrée par
le dessinateur français rend ce dernier si populaire auprès des américains que dans
son célèbre roman « Tom Sawyer »
(1876), l’écrivain américain Mark Twain évoque la « Bible de Doré », sans éprouver le besoin d’expliquer à
ses lecteurs à quoi il fait référence.
Il
n’est donc pas étonnant que des amateurs d’art américains aient tenu à
rencontrer Gustave Doré, lors de leur déplacement en France. Parmi eux, l’illustrateur
Felix Darley, célèbre pour ses esquisses de scènes du Far-West publiées dans le
réputé magazine illustré « Harper’s
Weekly ». Il fait la connaissance de Gustave Doré, chez l’ambassadeur
des Etats-Unis à Paris, louant le « génie
vigoureux dont ses remarquables oeuvres sont empreintes. »
Lorsque
Gustave Doré meurt en 1883, il n’est donc pas étonnant que le magazine « Harper’s Weekly », l’équivalent
en Amérique du journal français « L’Illustration »,
écrive que la disparition de l’artiste « suscite
une vague de tristesse et de regret à travers deux continents » et que
« ses compatriotes ne peuvent être
plus peinés de son décès que ne le sont ceux qui réside de ce côté du monde. »
Vincent Van Gogh peintre du "Far-west" camarguais
En 1888, durant
un voyage de cinq heures en diligence, depuis Arles où il réside depuis deux
mois, Vincent Van Gogh traverse des terrains plats comme son pays natal. « La Camargue et la Crau, sauf une différence
de couleur et de limpidité de l'atmosphère, font penser à l'antique Hollande. », écrit-il à
son frère Théo.
Arrivé aux Saintes-Maries-de-la-Mer, le peintre –
dont le prénom est celui d’un héros provençal amoureux malheureux d’une jeune arlésienne prénommée Mireille - prend pension dans une petite auberge du village et se
promène, à la recherche de motifs à peindre ou à dessiner. « Je ne crois pas qu'il y ait cent maisons dans ce village »,
ajoute-t-il. « Et encore quelles
maisons, comme dans nos bruyères et tourbières de Drenthe. Le principal édifice,
après la vieille église, forteresse antique, est la caserne ».
Mais, ce n’est pas l’architecture de cette bourgade de pêcheurs qui attirent l’attention
de Van
Gogh, mais la mer toute proche : « Sur
la plage toute plate, sablonneuse, de petits bateaux verts, rouges, bleus,
tellement jolis comme forme et couleur qu'on pensait à des fleurs ». C'est de ce séjour méditerranéen que naîtra le goût de Van Gogh pour les couleurs vives.
Sept ans plus tard, un autre artiste, éleveur de taureau et défenseur des indiens, , le marquis Folco de Baroncelli,
s'installera à son tour en Camargue. On n’ose
imaginer ce qu’aurait pu être la rencontre entre les deux hommes. Tout comme aurait pu l’être celle
avec Joë Hamman, le principal acteur de films d’action français, qui y
tournera, vingt-trois ans plus tard, en 1911, ses premiers westerns, en utilisant des wagons
de la compagnie ferroviaire PLM. Ceux-là même que Van Gogh avait peints, lors de son
séjour à Arles.
Quant
à Antonin Artaud, il se fera photographier dans les années trente en tenue de cow-boy, lors d'une rencontre avec l'acteur de westerns américain, William Hart, alias "Rio Jim".
Herve CIRET
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