Réalisée
à l'occasion de son concert au Run-Ar-Puns
à Châteaulin (Finistère) en 2002
Pourquoi
ne chantez-vous jamais dans vos disques ?
Je ne sais pas chanter (rires)
! De toute façon, ce n'est pas grave de ne pas savoir chanter
quand on fait du rock. D'autres personnes l'ont fait avant moi. Non,
plus sérieusement, c'est parce que j'écris ces textes-là
pour qu'ils soient parlés, c'est ce qui en fait leur valeur.
Je pense que c'est important que ces mots soient parlés et non
chantés.
Y-a-t-il
un lien entre ces textes parlés et les traditions indiennes ?
Oui, bien sûr, il y a
un lien très fort avec la tradition orale de notre peuple. C'est
l'une des raisons pour lesquelles j'ai voulu associer ces textes parlés,
qui provenaient de ma propre culture, en les mélangeant avec
la musique électrique. La musique électrique a sa propre
vie et je lui ai apporté ma culture qui a son propre cheminement.
Et, j'ai réuni ces deux éléments, ce qui donne
des mots parlés, et non pas chantés, en utilisant le blues
et le rock.
Il
y a d'autres groupes de rock indiens, mais vous êtes le seul à
ne pas chanter !
Oui, je suis le seul à
ne pas chanter, le seul àsuivre son propre chemin et je le fais,
parce que j'écris des textes destinés à être
dits sur de la musique. Aujourd'hui, il y a de plus en plus de groupes
de rock indiens à se créer aux Etats-Unis, mais je suis
effectivement le seul à parler mes textes au lieu de les chanter.
Pourquoi
l'actrice Angela Jolie (Lara Croft au cinéma) a-t-elle financé
votre dernier album "Bone Days" ?
Oh ! jolie
(en français dans l'interview) (rires). Non, plus sérieusement,
quand j'ai voulu enregistrer "Bone days", je n'avais ni compagnie
de disque, ni argent, mais j'avais des chansons (rires). C'était
en mars 2001 et je n'arrivais pas à trouver de solution, quand
j'ai reçu un coup de fil de la mère d'Angelina Jolie me disant
: "Angelina voudrait vous parler. Elle s'occupe d'une fondation venant
en aide à des gens au Cambodge, en Afghanistan et en Afrique. Elle
voudrait aussi apporter son soutien
aux indiens d'Amérique." J'ai été séduit
par sa démarche et, en avril 2001, je l'ai rencontrée alors
qu'elle était en tournage à Seattle et moi en concert dans
cette ville de l'Etat de Washington. C'est grâce à sa mère,
qui lui faisait écouter mes disques, qu'Angelina Jolie connaissais
ce que je faisais. Elle m'a alors proposé de financer mon CD et j'ai accepté.
Mais, notre collaboration ne s'est pas arrêtée là. Nous
avons créé la "fondation de toutes les tribus" dont
le but est de perpétuer la mémoire vivante de toutes les tribus
indiennes américaines.
Interpréter
un rôle au cinéma est-il pour vous une autre forme d'expression
artistique ?
Je joue
peu souvent dans des films, mais c'est quelque chose que j'apprécie
beaucoup. On me propose beaucoup de rôles, mais j'en refuse pas
mal, car ceux que l'on me propose sont, en général, "puants".
Le seul film que j'ai fait depuis "Phoenix Arizona"
est "Dreamkeeper", produit par la chaîne de télévision
américaine ABC. En 2003, j'ai en projet un film avec l'acteur
Harvey Keittel. Il s'agit d'un western, mais, plutôt du genre
abstrait.
Propos
et photos recueillis par Herve Ciret (traduction
assurée par Hugues Guerrault)
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