Jusqu'au 20 septembre
2019, la galerie RX à Paris présente pour la première fois en
France, une vingtaine d'œuvres - dessins, tableaux, sculptures -
d'une artiste américaine atypique. Née en 1953 à Virginia
(Minnesota) et travaillant à New-York, Kyle Staver a travaillé
comme boulangère et pâtissière à Minneapolis, avant d'entamer des
études d'art à l'université de Yale et d'y décrocher un diplôme
en peinture. Son attachement à l'histoire de l'art, aux mythologies
et sa connaissance, notamment, de la peinture française, inspirent
son travail. Maxime Carcaly, chargé des relations collectionneurs à
la galerie RX, nous présente l'oeuvre de cette artiste.
Pourquoi avoir choisi d'exposer cette artiste américaine inconnue en France ?
Depuis de quelques années, Kyle Staver collabore avec la galerie new-yorkaise Zürcher, anciennement installée à Paris. Or, le fondateur de notre galerie, Eric Dereumaux connaissait Gwenolée Zürcher depuis plusieurs années. Aussi, cette collaboration nous a-t-elle permis de créer une passerelle entre les Etats-Unis et la France, au profit de cette artiste jamais exposée à Paris et produisant une peinture que l'on a peu l'habitude de voir ici. Ce qui nous permet d'offrir à nos visiteurs de nouveaux horizons, à la fois artistiques, mais aussi sociaux, car ce type d'oeuvre fait venir chez nous des visiteurs qu'on ne connaissait pas et de bénéficier également de l'important réseau de la galerie Zürcher.
Pourquoi avoir choisi d'exposer cette artiste américaine inconnue en France ?
Depuis de quelques années, Kyle Staver collabore avec la galerie new-yorkaise Zürcher, anciennement installée à Paris. Or, le fondateur de notre galerie, Eric Dereumaux connaissait Gwenolée Zürcher depuis plusieurs années. Aussi, cette collaboration nous a-t-elle permis de créer une passerelle entre les Etats-Unis et la France, au profit de cette artiste jamais exposée à Paris et produisant une peinture que l'on a peu l'habitude de voir ici. Ce qui nous permet d'offrir à nos visiteurs de nouveaux horizons, à la fois artistiques, mais aussi sociaux, car ce type d'oeuvre fait venir chez nous des visiteurs qu'on ne connaissait pas et de bénéficier également de l'important réseau de la galerie Zürcher.
Quand on analyse l'évolution de sa peinture, on constate qu'elle a peu évoluée finalement et que les formes qu'elle crée demeurent toujours dans le même vocabulaire pictural. Et cela est assez intéressant, car cela veut dire que l'artiste reste fidèle à ces représentations-là. Les sujets abordés par son oeuvre sont, à la fois, politiques, comme avec le tableau Miss America (photo en en-tête de l'article), qui montre une cavalière de rodéo aux couleurs du drapeau américain chevauchant un taureau symbole d'une Amérique ultra capitaliste. On a également la France, avec Jeanne d'Arc. Donc, Kyle Staver évoque des sujets, à la fois, américains et français, mais aussi des thèmes plus mythologiques ou religieux, comme, par exemple, sa réinterprétation du supplice de Saint Sébastien (photo ci-dessous), en s'en écartant à travers des formes burlesques, preuve d'une certaine forme d'humour de l'artiste. Car, si les sujets traités peuvent être parfois sombres, l'interprétation qu'en donne picturalement l'artiste demeure surréaliste. Ce sont des formes qui nous font sortir des sentiers battus de la peinture figurative.
Saint Sébastien |
L'humour manifesté par Kyle Staver dans ses tableaux est comme un pied de nez à la grande maîtrise figurative, à la peinture excessivement exacte, avec ses tableaux faussement naïvement approximatifs, aux formes très distendues. D'où ce vocabulaire pictural, à la fois enfantin, burlesque et surréaliste, mais témoignant chez Kyle Staver d'une très grande maîtrise de l'histoire de l'art. Car, c'est une artiste qui maîtrise très bien tous les courants de l'art. Ainsi, sur son compte Instagram, elle publie quotidiennement un trio d'oeuvres d'art interprétées à différentes époques, sous différents styles et en différents pays.
Pour quelles raisons
ses tableaux sont-ils parfois doublés d'une sculpture quasi identique ?
Les allers-retours qu'elle fait, entre les grands formats de ses tableaux définitifs et ce qu'elle appelle ses "studies", autrement dit ses planches de recherche, ne sont pas systématiques. Elle commence toujours par de petits dessins au crayon ou à l'encre, avant de passer au grand format. Mais, le passage par la sculpture en argile n'est pas pour elle un passage obligé. Cependant, celles que nous exposons, aux côtés de tableaux qu'ils ont inspiré, sont extrêmement intéressantes, très riches et d'une très grande qualité plastique.
Les allers-retours qu'elle fait, entre les grands formats de ses tableaux définitifs et ce qu'elle appelle ses "studies", autrement dit ses planches de recherche, ne sont pas systématiques. Elle commence toujours par de petits dessins au crayon ou à l'encre, avant de passer au grand format. Mais, le passage par la sculpture en argile n'est pas pour elle un passage obligé. Cependant, celles que nous exposons, aux côtés de tableaux qu'ils ont inspiré, sont extrêmement intéressantes, très riches et d'une très grande qualité plastique.
Bon Samaritain |
En comparant
sculpture et tableau, on voit que l'artiste a fait évoluer sa
composition initiale….
Oui, ainsi, dans son tableau Le Bon Samaritain, l'allongement vertical de la tête du cheval prend un tiers de l'espace, alors qu'il est moins imposant dans la sculpture d'argile (photo ci-dessus), même s'il est légèrement disproportionné. Même chose, pour le tableau Saint Sébastien, avec la multitude d'arcs et de flèches dirigée vers le personnage, lui apportant sa touche d'humour, alors que des angelots ôtent de son corps les flèches qui l'ont déjà transpercé. Comme s'ils n'avaient plus l'intention de l'achever. De ce fait, on assiste à une opposition entre la partie basse du tableau, plutôt morbide, et la partie haute, plus lumineuse, avec des angelots aidant à ôter les flèches de son corps. Et sur le tableau Le Monstre Marin, on découvre une cavalière montant un cheval dans un univers marin, dont l'aspect des sabots rappelle les tentacules d'une pieuvre. D'où le questionnement sur le fait de savoir si l'on se trouve dans un monde marin ou un monde équestre. Et comme dans la plupart des tableaux de Kyle Staver, il y a toujours du mouvement, une dynamique qui fait aussi l'originalité de sa peinture.
Oui, ainsi, dans son tableau Le Bon Samaritain, l'allongement vertical de la tête du cheval prend un tiers de l'espace, alors qu'il est moins imposant dans la sculpture d'argile (photo ci-dessus), même s'il est légèrement disproportionné. Même chose, pour le tableau Saint Sébastien, avec la multitude d'arcs et de flèches dirigée vers le personnage, lui apportant sa touche d'humour, alors que des angelots ôtent de son corps les flèches qui l'ont déjà transpercé. Comme s'ils n'avaient plus l'intention de l'achever. De ce fait, on assiste à une opposition entre la partie basse du tableau, plutôt morbide, et la partie haute, plus lumineuse, avec des angelots aidant à ôter les flèches de son corps. Et sur le tableau Le Monstre Marin, on découvre une cavalière montant un cheval dans un univers marin, dont l'aspect des sabots rappelle les tentacules d'une pieuvre. D'où le questionnement sur le fait de savoir si l'on se trouve dans un monde marin ou un monde équestre. Et comme dans la plupart des tableaux de Kyle Staver, il y a toujours du mouvement, une dynamique qui fait aussi l'originalité de sa peinture.
Propos et photos
recueillis par Herve CIRET
"Kyle Staver, la galerie RX invite la Zürcher Gallery, New-York", jusqu'au 20 septembre 2019, 16 rue des Quatre Fils Paris 3e
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