Il
y a tout juste 18 ans, le 7
mars 1999, disparaissait
le réalisateur américain
Stanley Kubrick (à gauche ci-contre), victime
d'une
crise cardiaque dans son sommeil. S'il
est connu pour avoir scénarisé et mis en scène presque tous les genres cinématographiques : du
film de guerre (Les
Sentiers
de la Gloire, Full
Metal Jacket),
à
la satire sociale (Orange
mécanique ),
en
passant par le polar, le film d'horreur et la
Science-Fiction
(2001
: l'Odyssée de l'Espace ),
peu
de gens savent qu'il a failli
tourner un western.
A la fin des années 1950, de retour d'Allemagne, où il vient de réaliser "Les Sentiers de la Gloire" (1957), Stanley
Kubrick voit deux de ses scénarii refusés par des majors
hollywoodiennes. La Metro-Goldwin-Meyer lui propose, à la place, de travailler sur le scénario d'un
western, dont le rôle principal serait tenu par Marlon Brando (à droite ci-contre), la star hollywoodienne de l'époque. Il s'agit de "La
Vengeance aux deux visages" (One-Eyes Jacks).
C'est l'histoire de deux complices d'un hold-up, en 1880, dans la province de Snora au Mexique, dont l'un (joué par Marlon Brando) se fait arrêter, tandis que l'autre (interprété par Karl Malden) disparaît avec le butin. Cinq
ans après sa sortie de prison, Marlon Brando retrouve son ancien complice, devenu shérif d'une petite localité de
Californie.
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| Karl Malden |
Finalement, Stanley Kubrick ne réalisera jamais ce magnifique western. Même s'il a passé six long mois à le préparer, avec Marlon Brando. Suite à une série de contre-temps qui retardent le démarrage du tournage, l'acteur et le cinéaste finissent pas se fâcher. "Rappelle-moi, Marlon, pourquoi faisons-nous ce film ? », interroge Kubrick. "Parce que j'ai déjà
dépensé 200 000 $ pour le contrat de Karl Malden", lui répond Brando.
A l'issue de cet échange, le réalisateur lève les bras et s'en va. La star hollywoodienne obtient facilement des producteurs l'éviction du cinéaste et décide de réaliser lui-même "La
Vengeance aux deux visages".
Martin Scorsese et Quentin Tarantino ont toujours affirmé que c'était leur western favori.
On n'ose imaginer ce qu'aurait pu devenir le western "La Vengeance aux Deux Visages", s'il avait été tourné par Stanley Kubrick. Il est vrai aussi que, de ce fait, ce dernier n'aurait pas terminé le tournage du mythique péplum "Spartacus" (1960) que l'acteur et producteur, Kirk Douglas, lui propose aussitôt après cet échec, déçu du travail d'Anthony Mann, par ailleurs, un grand réalisateur de westerns.
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