20 ans après son récit autobiographique, "Indian Creek", l'écrivain du Montana, Pete Fromm, nous revient avec "Le Nom des Etoiles" (Gallmeister). Nous avons rencontré l'auteur, à
l'occasion de l'édition 2016 du festival America.
Pourquoi
vous intéresser au nature writing ?
Parce
que j'ai passé la plus grande partie de ma vie au coeur de la nature
et que l'on dit souvent qu'il faut écrire sur ce que l'on connaît .
Mais, mon envie d'écriture va au-delà de cela, car la nature,
c'est ce qui me fascine.
Est-ce
que la nature, les grands espaces, sont nécessaires à votre
équilibre ?
Oui,
oui (répond-t-il en français). Si je ne sors pas de temps en temps au
grand air, mon épouse en
général m'y envoie, en me
disant que je sera sûrement de meilleur humeur en revenant. Aussi, je
pars dans la montagne ou près d'une rivière, chaque semaine ou tous
les quinze jours.
La nature vous insuffle-t-elle vos idées de livres ?
Mon
dernier livre, « Le nom des étoiles », parle
précisément de ce qui m'attire dans cette nature et qui fait que je
suis capable de laisser ma famille pour m'y rendre et à quel point
j'ai besoin de cela, pour ma propre vie.
A l'image du film « Mosquito Coast », il peut être dangereux d'imposer à sa famille
son propre attrait de la nature…
J'espère
ne pas être aussi dangereux pour ma famille que le personnage joué
par Harrison Ford, dans "Mosquito Coast ". Comme je le
raconte dans mon livre, quand on m'a proposé de partir, ma première
idée a été d'emmener mes enfants de 6 et 9 ans à l'époque. Mais,
ma femme et l'office national des forêts m'ont convaincu de ne pas
le faire, car la région des Etats-Unis, dans laquelle je me rendais,
est celle qui compte le plus grand nombre de grizzlis. Ils ont donc
été très perspicaces, car j'ai jamais vu autant d'ours de toute ma
vie et je ne les avais jamais vus d'aussi près. Donc, si mes enfants
avaient été à mes côtés, j'aurai été terrifié à l'idée de
ce qui pouvait leur arriver.
Cette
rencontre avec les grizzlis a-t-elle été la plus impressionnante
de votre vie ?
Ce
n'était pas la première fois que j'en rencontrais, car j'ai
travaillé auparavant comme ranger dans des régions peuplées de
grizzlis. Mais, c'était une expérience particulièrement intense,
parce que j'étais seul à leur contact et en cela, j'étais beaucoup
plus effrayé à leur contact et cela a constitué une expérience
particulièrement intense pour moi.
Selon
vous, pourquoi les lecteurs français sont-ils intéressés par ce
type de témoignage ?
Ce
que les lecteurs français me répètent sans cesse, quand je viens à
leur rencontre en France, c'est qu'il n'existe pas chez eux de zones
naturelles aussi sauvages et aussi grandes qu'aux Etats-Unis. Donc,
ils ont une sorte de fascination pour ce que je décris.
En
2016, les Etats-Unis célèbrent les 100 ans du service des parcs
nationaux. Selon vous, est-ce l'occasion pour les américains de
réfléchir à la préservation de leur nature ?
Effectivement,
cette année, le National Park Service a effectué un formidable
effort de communication. Si bien qu'en 2016, les parcs nationaux ont
enregistré le plus grand nombre de visiteurs. J'espère que cette
hausse de fréquentation va inciter le gouvernement à leur accorder
un meilleur budget pour qu'ils puissent préserver leur caractère
sauvage. Car, la menace vient justement de leur popularité et de la
foule qu'ils attirent. Mais, aussi de l'exploitation du gaz de
schiste et du pétrole, destructrices de la nature environnant les
parcs et même sur leur propre territoire. Heureusement, la plupart des
projets envisagés jusqu'ici ont été stoppés. Mais, il faut
rester vigilant.
Propos et photos recueillis par Herve CIRET (traduction assurée par Marie-Anne LACOMA des éditions Gallmeister)
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