A l'occasion des 70 ans de la naissance du "cow-boy qui tire plus vite que son ombre" - en attendant la parution en novembre 2016 d'un nouvel album de Jul et Achdé - Matthieu Bonhomme s'est essayé à lui donner... une première mort. Il avait déjà croqué les deux tomes de "Texas Cow-boys", scénarisés par Lewis Trondheim. "Lucky Luke est un personnage qui m'a habité depuis ma tendre enfance, c'est pourquoi se plonger dans son univers a été pour moi particulièrement exaltant", explique l'auteur. "En faisant cet album, j'ai eu vraiment l'impression de faire un vrai western, d'être avec lui, dans une petite ville de l'Ouest."
Le titre de l'album est bien sûr un hommage au western de John Ford, "L'Homme qui tua Liberty Valance" (1962). Même si Matthieu Bonhomme reconnaît avoir été inspiré par le western spaghetti et les films du genre plus récents, comme "Open Range" de Kevin Costner. Une manière pour le dessinateur-scénariste de réintégrer Lucky Luke dans la mythologie du genre, telle que montrée au cinéma depuis les années 1950. Mais, ironiquement, le but de cette BD est d'expliquer comment le célèbre cow-boy a arrêté de fumer, puisque la loi interdit, désormais, de le montrer grillant une cigarette ou un cigare. "Une idée qui m'est venue", raconte l'auteur, "lorsque j'ai entendu dire que Lucky Luke est mort, quand il a arrêté de fumer." C'est ce qui explique que, dès la première page, le héros meurt sur la réplique de celui qui l'a abattu : "Regardez ! C'est moi qui l'ai tué ! J'ai détruit la légende, j'ai tué Lucky Luke !", avant que nous revenions quelques jours en arrière, pour tenter de comprendre comment un tel drame a pu se produire.
L'histoire débute par une nuit orageuse, dans une petite ville minière de l'Ouest, Froggy Town, où chacun espère trouver un bon filon d'or. Mais, la diligence qui transporte la paie des mineurs est dévalisée. Avec l'aide de Doc Wesnedsay (allusion à Doc Holliday, véritable héros du règlement de comptes à O.K. Corral ), Lucky Luke commence à enquêter. Mais, il va devoir affronter les trois frères Bone qui règnent sur la ville. Un scénario et un dessin plus dramatiques que ceux imaginés autrefois par Morris et Goscinny, qui font pencher le "Lonesome Cow-Boy", vers le côté obscur des westerns. Et c'est un vrai régal pour les amateurs du genre !
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