Edward Curtis (1868-1952) est célèbre pour ses clichés immortalisant les derniers instants des tribus indiennes avant que celles-ci ne soient totalement submergées par la colonisation. Pendant près de
trente ans, ce photographe américain a parcouru les Etats-Unis, afin de rencontrer plus de 80
tribus parmi lesquelles les Havasupais, Pueblos, Blackfeets, Cheyennes, Arapahos, Yakimas et Salishans. En 1930, celui que les indiens avaient surnommé « l'Attrapeur d'Ombres » avait recueilli pas moins de 40 000 clichés et rédigé des milliers de pages de notes. Il en publia une partie dans les 20 volumes de son oeuvre, "L'Indien d'Amérique du Nord". Journaliste au New-York Times, l'auteur de cette biographie rédigée comme un roman, Timothy Egan (Prix Pulitzer 2012), nous fait partager cette formidable aventure artistique, ethnologique et
humaine, à laquelle Curtis consacra toute sa vie. Si ce dernier fut accusé, en son temps, de mettre en scène de manière trop romantique certains de ses clichés, afin de conforter auprès du public l'idée d'une culture indienne en voie de disparition, il est désormais considéré comme l'un des premiers photojournalistes. Car, Edward Curtis a compris que son travail pourrait être le dernier témoignage sur la vie et les traditions indiennes. Non content de les photographier, il a également recueilli leurs histoires et leurs
chants, transcrivant une vision
du monde en train de disparaître. Malgré le succès rencontré par son oeuvre, Curtis finit sa vie dans
l'indifférence générale. Pourtant, nombre des tribus qu’il a photographiées ont aujourd'hui disparu ou ont perdu la mémoire de leur mode de vie
traditionnel.
"L'Attrapeur d'ombres - La vie épique d'Edward S. Curtis" - Editions Albin Michel
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