Dans son nouveau roman, que Jim Harrison qualifie lui-même ironiquement de "faux polar", nous retrouvons l'inspecteur Sunderson, que nous avions quitté, il y a trois ans, dans le précédent opus de Big Jim, "Grand Maître". Depuis peu à la retraite, notre policier s'est retiré sur les bords du Lac Michigan pour taquiner la truite, son loisir favori. Mais, c'était sans compter avec les machiavéliques agissements d'une famille du coin. En effet, les parties de pêche de Sunderson sont rythmées par une série de meurtres tous plus sordides les uns que les autres. L'occasion pour le héros - qui nous fait inévitablement penser à un alter égo de Jim Harrison - de se pencher sur sa vie et sa carrière passées. Comme toujours, on n'échappe pas, dans ce livre, aux références "harrisoniennes" à l'alcool et au sexe. La présence d'une voisine nymphomane adepte du yoga en petite tenue n'est pas pour laisser notre inspecteur de marbre, malgré son grand âge. Une fois de plus, Jim Harrison essaie, à travers ce personnage iconoclaste, de brosser un portrait critique d'une Amérique confrontée à la violence.
Originaire du Nord-Michigan où se déroule l'intrigue de ce roman, Jim Harrison a aujourd'hui 78 ans. Il est l'un des principaux représentants du mouvement littéraire américain du "Nature writing". Parmi les 25 livres qu'il a publiés, traduits dans autant de langues, on retiendra le recueil de trois nouvelles, "Légendes d'automne". Le texte éponyme a été adapté au cinéma par Edward Zwick, avec Brad Pitt et Anthony Hopkins. Et puis, le superbe roman, "Dalva". L'histoire d'une adolescente qui, une fois enceinte, confie son bébé à quelqu'un et cherche à savoir ce qu'il est devenu, vingt ans plus tard. Une oeuvre également adaptée à l'écran, par Ken Cameron, avec la "Drôle de dame", Farrah Fawcett, dans le rôle de Dalva. Le roman "La route du retour" en constitue la suite.
Lire un extrait de "Péchés capitaux" (Flammarion)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire