Paru en 2005 et réédité en 2013 en version poche chez Libretto, ce roman western n'est pas en soi une nouveauté. Mais, c'est si rare de tomber sur un livre de ce genre littéraire, si bien maîtrisé par un écrivain français, qu'il ne faut pas hésiter à se plonger dans sa lecture, tête baissée. C'est l'histoire d'une poursuite implacable, entre le fils d'un armurier toulousain (sic) et un chasseur de primes, dans les grands espaces de l'Ouest américain. Ceux-ci sont si bien décrits qu'on a l'impression que l'auteur - chargé de cours en ethnologie à l'université de Nice Sophia Antipolis - les a lui-même parcourus. "Ce pays nouveau serait fait pour vivre. Les saisons s'y étireraient paresseusement. Il y aurait ausi un petit désert pas loin. L'ennui, c'est que jamais un homme ne vit assez longtemps pour voir la couleur de ses rêves", écrit Charles Galibert. Quant à l'amer constat qu'il fait de l'attitude des blancs américains vis à vis des Indiens, il est bien résumé dans cette phrase : "Les carcasses pourries des bisons se sont lentement enfoncées dans la terre anéantie, et la plupart des os ont été recueillis par des affairistes du Nord, et vendus pour faire de la colle. On ne recolla pas les Indiens." Un roman d'à peine 200 pages dont la lecture ne devrait pas vous laisser indifférents.

Sistac, Philippe Galibert, Libretto
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