Le premier jour de ce festival du livre et du film de Saint-Malo (23-25 mai 2015) a été, pour les auteurs américains et francais invités, l'occasion de croiser leur vision de l'Amérique. Celles des grands espaces, dont la beauté ne doit cependant pas masquer l'inquiétante réalité sociale et environnementale des Etats-Unis. Comme l'a constaté l'un des auteurs (Anthony Doerr, Philipp Meyer, Dan O'Brien, Kim Zupan), lors de la matinée spéciale USA, "En Amérique, si l'on réussit ou si l'on échoue, c'est toujours de sa propre responsabilité et jamais celle de la société." Un postulat qui justifierait le "chacun pour soi" d'une Amérique peu solidaire.
Bertrand Tavernier, quant à lui, a rappelé la dure loi de l'Ouest imposée par des conquérants d'un Far-West où les indiens n'avaient pas leur place. Ce que certains écrivains dénonçaient déjà dans les années 1950 et dont la collection qu'il dirige chez Actes Sud, "L'Ouest, le vrai", se fait l'écho. Certains écrivains français, ayant parcouru les Etats-Unis d'Est en Ouest, à la recherche de ses "écrivains de la nature", veulent continuer de croire au pouvoir des mots qu'ils écrivent, sur les consciences de leurs compatriotes. C'est le cas de Pauline Guena et Guillaume Binet, journaliste et photo reporter, qui sont allés sonder cette Amérique littéraire, au plus profond de ses territoires.
Pour Fabrice Bourland, on peut admirer l'Amérique, et notamment son cinéma hollywoodien en noir et blanc des années 1930. Tout en dénoncant, preuves historiques à l'appui, dans son dernier roman policier, "Hollywood Monsters", les tentatives de dérive de certains milieux vers l'eugénisme. Autrement dit, la sélection génétique de l'espèce humaine. Mais tous ces auteurs, qui évoquent l'Amérique d'hier et d'aujourd'hui, s'accordent à dire - comme le répétait souvent le réalisateur John Ford - que l'immensité et la force des paysages américains influent inévitablement sur la psychologie de leurs personnages.
Ce dimanche 24 mai 2015, matinée western : projection du film "le passage du canyon" de Jacques Tourneur (1946) et rencontre avec Bertrand Tavernier, grand spécialiste du genre.
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