dimanche 14 septembre 2014

Festival America : rêve américain pas mort ?

Josephine Bacon, poète Innue du Québec
Aïkumalé Alemin, Wayana de Guyane
À l'occasion du 2e jour du festival, les écrivains américains ont été confrontés à la réalité du "rêve américain", décrié par certains, encensé par d'autres. La première entorse à ce monde idéalisé, c'est sans aucun doute l'attitude des gouvernements, mais aussi de nombre de Nord-américains, vis à vis des minorités indiennes. Nous en avons eu un témoignage émouvant, avec des auteurs américains mais aussi francophones, Innus du Québec, métis de l'Ouest canadien, Ojibwes de l'Ontario et Wayanas du Haut-Maroni, en Guyane française. Répression, acculturation forcée, interdiction de pratiquer leur langue et leurs traditions, écartèlement entre deux mondes, à la fois dissemblables et attirants. Des mots qui crient la blessure de ces peuples et que portent les écrivains de ces nations, aujourd'hui, pour ne pas oublier. Non pas pour seulement dénoncer, mais également proposer un avenir différent, où la culture traditionnelle a toute sa place, quitte à se servir des nouvelles technologies pour mieux faire passer le message. Notamment, auprès des jeunes générations.


Tom Drury
Craig Davidson
Les auteurs américains racontent également la vie quotidienne dans les petites villes américaines, véritables microcosmes où se concentrent les rancœurs, les rivalités. Sorte de miroir universel de l'âme humaine. Des petites villes dont le choix est souvent autobiographique, les écrivains reconnaissant s'être souvent inspirés des lieux de leur enfance. Des lieux qu'on a quitté, mais où l'on apprécie, disent-ils de revenir, pour revoir les copains qui, eux, n'ont pas eu la chance de partir vivre dans des grandes villes.


Paolo Bacigalupi
Donald Ray Polock
Enfin, tous les écrivains américains présents au festival se sont montrés inquiets quand au devenir des États-Unis, état de plus en plus policier, confronté à la violence des armes à feux, en vente libre. "Je ne crois pas que notre système va mener à grand chose. À part a une révolution", constate amer Donald Ray Polock. "Mais, je n'y crois pas, car nous ne sommes que des moutons." Constat aussi sévère de Paolo Bacigalupi pour qui "Les États-Unis sont un très vieux pays alors que c'est une jeune nation. Nous avons le même gouvernement depuis 250 ans. C'est la durée de vie d'une dynastie chinoise ! Et la crise actuelle prouve que cette créature est moribonde."


Un Indien Au Phare Ouest reviendra prochainement plus en détail sur ces différentes débats et interviews du festival America.

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