Sommaire

jeudi 29 octobre 2015

Jean-Pierre Laffont : le contre-champ du rêve américain


Fermier à Dry Branch, Arkansas, 1980 @ J-P Laffont
Découvrir un pays à travers le regard d'un étranger peut parfois vous aider à mieux sonder l'âme de ses habitants. C'est l'impression que procurent les images de Jean-Pierre Laffont, un photo-reporter français ayant sillonné les Etats-Unis des années 1960 à 1990. Jusqu'à ce vendredi 30 octobre, la Maison européenne de la photographie, dans le quartier du Marais, à Paris, propose la rétrospective "Tumultueuse Amérique" consacrée à ses reportages de cette époque. Débarqué à New-York en 1965, après avoir tiré le portrait de vedettes de cinéma à Paris, il couvre la vie politique, sociale et culturelle américaine. S'il suit des personnalités, comme le président des Etats-Unis, à l'occasion de reportages sur la vie quotidienne à la Maison Blanche pour la célèbre agence Gamma, son objectif noir et blanc capte aussi la vie nocturne des bas-fonds New-Yorkais. Son regard plein de compassion en saisit la diversité culturelle, à travers une galerie de portraits : prostituées, gamins des rues, sans logis. Jean-Pierre Laffont va jusqu'à rejoindre un gang du Bronx et s'immiscer dans un rassemblement du sectaire Ku Klu Klan, pour mieux s'immerger parmi ceux qu'il photographie. Il sonde également l'âme des fermiers du Middle-West. L'intérêt de cette exposition, c'est également de nous faire revivre les grands moments de l'histoire américaine de cette époque mouvementée : le décollage de la fusée Appolo 11, en 1969, le combat de box mémorable entre Cassius Clay alias Mohamed Ali et Joe Frazier., en 1971, l'affaire du Watergate ou encore les marches pour la reconnaissance des droits civiques des Noirs, en compagnie du pasteur Martin Luther King. Grâce à son instinct curieux, Jean-Pierre Laffont nous révèle l'envers du décor d'une Amérique en plein tumulte. Dis-moi que ça ne me regarde pas et je te dirais qui tu es.

À lire, "Le Paradis d’un photographe, Jean-Pierre Laffont" aux éditions Glitterati

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire