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vendredi 12 août 2022

Sempé, autrefois illustrateur du New-Yorker, est décédé


Le dessinateur humoristique français Jean-Jacques Sempé est décédé le 11 août 2022, à l’âge de 89 ans. En 2021, Artcurial avait mis aux enchères 54 de ses œuvres originales. Son dessin "4th of July", évoquant la fête nationale américaine, avait battu le record du monde des oeuvres de cet artiste, en étant adjugé à près de 67 000 €, soit le double de son estimation. Une vente qui fut L'occasion de découvrir la carrière américaine de l'illustrateur, dans la revue culturelle "New Yorker". "A la fin des années 1970, Sempé s’est rendu aux Etats-Unis, à la demande du magazine New Yorker", explique Eric Leroy, expert en bande dessinée chez Artcurial. "La revue s’est dit intéressée de travailler avec le dessinateur français, afin qu’il réalise occasionnellement des couvertures. Finalement, il en a dessinées plus d’une centaine sur une période de 40 ans." La collaboration de Sempé avec le magazine "New Yorker" débute, le 14 août 1978, avec une couverture représentant un homme cravaté au corps d’oiseau, perché sur la fenêtre d’un building, contemplant inquiet la ville à ses pieds.


Si Sempé décrit si bien New-York, c'est parce qu'il en est tombé littéralement amoureux, en 1965, lors de son premier voyage sur la côte Est américaine. D'où son aisance à en croquer les habitants et les gratte-ciels, en y mettant en scène musiciens ou cyclistes. "Sempé étant un passionné de vélo, on retrouve dans ses oeuvres des dessins de coursiers cyclistes, confrontés aux embouteillages de New-York. Mais, aussi, des thèmes autour de la musique - car Sempé rêvait d’être pianiste - de la peinture et de la danse."

Cependant, malgré l'amour qu'il porte à New-York, le dessinateur ne s’y est jamais installé. Maitrisant mal l'anglais et préférant dessiner en atelier, il ne fait pas de croquis sur le vif, préférant dessiner de mémoire. "Ce sont des scènes emblématiques et universelles, où la finesse et l’intelligence de l'humour de Sempé s’expriment, tout en traversant les frontières", constate Eric Leroy. "Ses dessins demeurent tellement actuels, que vous pouvez vivre avec un dessin de Sempé chez vous et le regarder tous les jours avec un grand plaisir."

Herve CIRET

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