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jeudi 8 septembre 2022

L'expérience américaine de la reine d'Angleterre

 

La reine Elizabeth II et le président Joe Biden
Décédée à 96 ans, le 8 septembre 2022, la reine Elizabeth II a connu pas moins de 12 présidents des Etats-Unis. Un record pour un dirigeant du "Vieux Continent". Au-delà du rôle diplomatique de sa fonction, la souveraine a entretenu des liens étroits avec certains d'entre eux et a pu être choquée par d'autres. En 1951, alors que son père, le roi George VI, est malade, celle qui n'est encore que princesse héritière, à 25 ans, rencontre le Président Harry Truman. Elle fait alors une véritable "déclaration d'amour" à la nation des insurgés de l'ex-colonie britannique, en affirmant : "Partout dans le monde, les hommes libres regardent les Etats-Unis avec affection et espoir". En 1959, sept ans après avoir été sacrée reine d'Angleterre, Elizabeth II se lie d'une véritable amitié avec le général qui a commandé les troupes alliées, lors du débarquement de Normandie en 1944. Elu président des Etats-Unis en 1953, Dwight Eisenhower sera même invité par la souveraine britannique dans son château de Balmoral, en Ecosse.

La reine Elizabeth II et le président Dwight Eisenhower

Si Elizabeth II ne rencontre pas le président suivant, John Fitzgerald Kennedy, aux USA, elle le reçoit - ainsi que son épouse Jackie - en 1961, au palais de Buckingham, à Londres. Lors de son assassinat à Dallas (Texas), en 1963, la reine d'Angleterre est profondément bouleversée. Au point d'ériger un mémorial en l’honneur du défunt président JFK. En revanche, la souveraine ne rencontre pas le président Lyndon Johnson, un texan qui hait les Britanniques. Au point de vouloir rompre les relations diplomatiques avec le Royaume-Uni. Son successeur, Richard Nixon, côtoie la reine en Angleterre, en 1969 et 1970. En 1976, le président Gerald Ford organise un bal en l'honneur de la souveraine britannique, à la Maison Blanche à Washington. Il a le privilège d’être le seul président américain, à ce jour, à avoir été le cavalier d'Elizabeth II. L'année suivante, c'est le président Jimmy Carter qui est reçu au palais de  Buckingham. Mais, refusant de s'incliner devant la reine d'Angleterre et préférant une accolade, il est à l’origine d’un faux-pas dont la souveraine se souviendra longtemps. Au point de ne plus jamais le recontacter.

La reine Elizabeth II et le président Gerald Ford

Partageant avec lui la passion de l'équitation, et le connaissant de longue date, l'ancien acteur d'Hollywood, Ronald Reagan, est sans doute le président américain préféré d’Elizabeth II. En 1983, quand la souveraine lui rend visite aux Etats-Unis, Reagan lui fait faire le tour de son ranch californien. Le chef d’Etat américain n'a pas son pareil pour susciter son hilarité. Les relations sont moins amicales avec le président George Bush père et son fils, qui succède à Bill Clinton. Lors d'une réception, George Bush junior fait un lapsus en vieillissant la souveraine de 200 ans. Pas rancunière, celle-ci lui répond avec un humour très britannique, en commençant un discours par "quand j’étais ici en 1776…". En 1995, Elizabeth II invite Bill Clinton en Angleterre, avant d'être reçue à son tour à Washington. Le président américain se dit très impressionné par la souveraine qui, selon lui, "aurait pu devenir un politicien ou un diplomate à succès." 

La reine Elizabeth II et le président Ronald Reagan

En 2009, nouvelle entorse au protocole royal, avec la prise de parole du président Barack Obama durant le "God Save The Queen", l'hymne national britannique, et la main posée sur le dos de la reine par son épouse Michelle Obama. Bien que la qualifiant de "femme incroyable", Donald Trump commet, lui aussi, une gaffe, en doublant Elizabeth II, lors du passage en revue des troupes britanniques. Ce qui n'empêche pas la reine de réserver un accueil chaleureux au président américain, en 2019, lors des commémorations du 75e anniversaire du débarquement en Normandie. Enfin, en 2021, alors qu'il est reçu à Windsor, le président Joe Biden, fait à son tour une entorse au protocole, en gardant sur le nez ses lunettes de soleil. Décidement, les derniers présidents des Etats-Unis n'ont pas le tact de ceux qu'Elizabeth a côtoyés au début de son règne.

Herve CIRET

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