L'édition 2019 du salon du Livre de Paris (15-18 mars) a été l'occasion pour les éditeurs des régions de partager avec le public leur passion de la littérature. A l'image de Jean-Marie Goater, créateur il y a 10 ans, d'un "café-maison d'édition" à Rennes (Ille-et-Vilaine). S'il ne publie qu'une quinzaine de livres par an, dans des genres très variés, il a la particularité de s'intéresser, depuis la Bretagne, aux Amérindiens, au travers d'un partenariat avec une maison d'édition autochtone californienne.
Comment s'est noué ce partenariat avec cet éditeur amérindien ?
Loic Le Guillouzer, écrivain très actif en Bretagne et passionné de culture amérindienne, s'est rendu
à plusieurs reprises en Californie. Dans le Nord de cet Etat, autour de la
Klamath River, il a rencontré des Indiens Karuk. Suite à cette rencontre, il a écrit deux romans
d'une trilogie - dont le dernier sort en septembre 2019 - qui racontent la relation entre un écrivain, descendant d'un chercheur
d'or breton de Californie, et le peuple Karuk. C'est de cette manière que Loic
Le Guillouzer a rencontré l'éditrice amérindienne de Nature Graph
Publishing, qui publie un seul livre par an, mais possède un
très beau catalogue d'une trentaine de titres évoquant des
traditions orales, mais aussi, des témoignages. Notamment, celui
d'un Indien Karuk qui a vécu en autarcie, dans ces
espaces sauvages, totalement à l'écart de la modernité américaine. Loic
Le Guillouzer ayant traduit
certains de ces textes, nous avons entamé un partenariat avec cette maison d'édition.
Quels sont les ouvrages traduits que vous avez publiés ?
D'abord, des légendes anciennes Anasazis, le
peuple originel de nombreuses tribus de l'Ouest américain, entre le
9e
et le 12e
siècle. Puis, nous avons publié un livre sur les "Motifs, symboles et tatouages amérindiens", car ce sont des
éléments importants dans la culture indienne. Nous avons continué avec la publication des "Contes et légendes des Indiens de la Klamath river", une rivière du Nord de la Californie, très
utilisée par les Blancs afin d'y construire des barrages. C'est un territoire qui a été aussi beaucoup
fréquenté par les prospecteurs, lors de la ruée vers l'or. Donc, on
retrouve dans ce livre des légendes anciennes, mais aussi plus
contemporaines sur les relations entre les Indiens Karuk et les chercheurs d'or. Or, depuis
quelques années, ce peuple a réussi à obtenir une certaine
souveraineté sur ce cours d'eau et a détruit les barrages pour y
faire revenir le saumon.
En tant
qu'éditeur breton, pourquoi vous intéressez-vous aux Amérindiens ?
Il se trouve qu'en
Bretagne, nous avons un attachement particulier à tous les peuples
en lutte pour la préservation de leur identité et cela nous lie, notamment, aux Amérindiens. Par ailleurs, je fais partie d'une
génération passionnée par les Indiens, car à un moment
donné, à l'image de la collection "Terre Indienne"
chez Albin Michel, de nombreux livres ont été publiés sur ces peuples.
Enfin, le côté écologique des Indiens fait aussi résonance. Ce qui fait qu'il y a encore beaucoup à explorer sur cette culture, et de manière contemporaine. Puisque les Amérindiens demeurent en conflit, concernant la destruction de leur environnement, à l'image du pipe-line pétrolier qui traverse la réserve de Standing Rock. Donc, ils ont besoin de notre solidarité, pour continuer à résister à toutes ces agressions.
Enfin, le côté écologique des Indiens fait aussi résonance. Ce qui fait qu'il y a encore beaucoup à explorer sur cette culture, et de manière contemporaine. Puisque les Amérindiens demeurent en conflit, concernant la destruction de leur environnement, à l'image du pipe-line pétrolier qui traverse la réserve de Standing Rock. Donc, ils ont besoin de notre solidarité, pour continuer à résister à toutes ces agressions.
Editions Goater et Café-librairie Le Papier Timbré 39 rue de Dinan 35000 Rennes
Propos et photo recueillis par Herve CIRET, lors du salon du Livre 2019
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